Extrait du journal

L'achèvement des canaux. Dans sa séance d'hier, le Conseil des ministres a approuvé un projet d'o loi destiné à permettre l'achèvement du canal do la Marne à la Saône. Ce malheureux canal avait vraiment Besoin que l'on fit quelque chose pour lui. La construction en a été décidée en 1879. Le coût avait été évalué à 44 millions. Chacun sait ce que signifient de pareils devis, et ce qu'il en advient. Maintenant, on ostime que la carte à payer sera de près du double, qu'elle atteindra 85 millions. Sur ces 85 millions, 68 sont déjà dépensés. Restent 22 mil lions. Au budget de cetto année, un crédit de 1,225,000 fr. a été prévu. Si l'on continue de ce train, ) il faudra dix-sept ans pour en finir, et probablement davantage; car il est bien possible qu'une partie du i crédit annuel soit absorbée par l'entretien des tra vaux déjà exécutés. Les voyageurs qui se rendent de Paris à Bâle en chemin de fer peuvent contempler, depuis nombre d'années, le spectacle do ce canal, muni de ses écluses et de ses maisons do garde toutes neuves, creusé sur un certain nombre de kilomètres, et où pas un bateau ne passe. C'est une situation ri dicule et qui, malheureusement, no se produit pas seulement dans le département de la I-laute-Marno. Dans le rapport soumis à la Chambre, l'année der nière, sur le budget des travaux publics, M. Dulau annonçait que le gouvernement cherchait le moyen d'accélérer l'achèvement du canal do la Marne à la Saône au moyen d'uue entente avec la chambre de commerce do Langres. 11 s'agissait d'autoriser la per ception de péages temporaires, destinés à rembour ser le capital do construction. C'est probablement dans cet ordre d'idées qu'a été rédigé le projet de loi dont on annonce le dépôt. On commencerait ainsi à réparer, dans une mesure encore bien insuffisante, l'énorme bévue que l'on a commise le jour où.l'on a supprimé, dans un accès de folie de gaspillage, le péage des voies de navigation....