Extrait du journal

PARIS, 9 NOVEMBRE. Il n'en coûte guère à l'Opposition pour propager légèrement lés bruits, les plus odieux. Hier, on affirmait qu'une grande di vision avait éclaté dans le conseil des ministres au sujet de la Juridiction devant laquelle seraient renvoyés les accusés de Stras bourg. L'Opposition distribuait les rôles, la rigueur à l'un, l'hu manité et la légalité à l'autre, toujours dans le dessein dont se flatte l'Opposition de diviser le cabinet à force de parler de ses divisions, ruse un peu grossière, il est vrai, et qui ne réussirait probablement que sur des gens qui voudraient bien s'y laisser prendre! Dans ie cas actuel, le conseil des ministres a été una nime, ou en avertit charitablement l'Opposition. N'espérez pas, pour cela, que l'Opposition renonce 'à la petite pièce dont elle avait si ingénieusement disposé les scènes et fait parler les per sonnages. Elle en est quitte pour se réfugier dans certains lieux communs de discussion avec lesquels on est sûr de ne jamais avoir tort. Vous dites que les ministres ont été unanimes? Preuve cer taine que la division est au comble parmi eux. Jamais les amis de l'administration ne parlent tant de son bon accord que lorsqu'elle est divisée! Que voulez-vous faire? Si l'on se tait sur les petites fables de l'Opposition, le silence équivaut à un aveu formel; on en prend acte. Les dément-on? Le démenti est un aveu bien plus formel encore ! Aujourd'hui c'est autre ehose. A un bruit épuisé en succède un...