Extrait du journal

| chait à s'instruire, à se cultiver et à se divertir pourquoi pas ? de tous les côtés. Le sort de la jeunesse laborieuse des Ecoles est, trop souvent, de se confiner dans ses livres, de tirer sa ligne d'horizon entre deux bibliothè ques. Les cerveaux ainsi formés peuvent être bourrés et même protonds ; ils sont presque toujours étroits comme des puits, des puits de science, et le vaste monde, changeant et mou vant, vit et se renouvelle autour d'eux sans qu'ils s'en doutent. Alfred Mézières était déjà un esprit agile, actif et ouvert que l'occupation d'une vie purement livresque n'eût pas suffi à contenter. Il ya des pages charmantes,pleines de naturel, de grâce et de couleur même, pleines aussi d'un sens aigu et précoce de la vie c'est, je crois,' un des traits du caractère lorrain dans cette correspondance d'un jeune garçon de vingt cinq ans avec son père et sa mère qui, de là bas, du nidde famille, le suivent des yeux et que de son côté il revoit et il évoque si affec tueusement. On sent que la terre natale, la vie de famille et l'éducation, la vieille éducation universitaire et classique dont il a lui-même si bien parlé, ont nourri M. Alfred Mézières de leurs meilleurs sucs. A voir les résultats que donnait cette éducation et ce que produit une autre, on se confirme dans l'idée, peu en faveur aujourd'hui, mais moins bornée qu'elle n'en a l'air, que cette ancienne discipline avait beau coup de bon et que bien des innovations sont plutôt des expériences que des progrès... Puis qu'il faut toujours chercher son agrément et son profit avec un livre,voilà,pourmon compte, la petite leçon que j'ai tirée de celui-ci. S. . ***...