Extrait du journal

Les suggestions nécessairement vagues que fait le négus ne peuvent sans doute pas fournir la base d'un accord. Après avoir affirmé qu'il ne veut pas qu'il soit touché à d'indépendance du pays et qu'il ne désire cependant pas que le prestige italien subisse un affront, il dit que l'Ethiopie pourrait envisager l'abandon d'un territoire en échange d'avantages d'ordre financier et économique, tels que l'octroi d'un prêt et la cession d'un port. Evidemment le souverain a cru habile de prendre à son compte le plan mort-né que 'M. Eden a porté naguère à Rome, plan qui ne paraît guère susceptible d'applica tion. Mais en s'exprimant comme il l'a fait, il indique du moins qu'il ne refuse pas de consentir à certains sacrifices. Une solution pacifique du problème ne pourra être trouvée que si tous ceux dont elle dépend l'envisagent d'une façon vrai ment pratique, ce qui n'a peut-être pas toujours été le cas jusqu'ici. Une guerre de l'ltalie contre l'Ethiopie serait diffi cile, à justifier ; en outre, quelle que soit la force de la première, elle l'exposerait à des embarras énormes et peut-être à des surprises, surtout si elle s'y engageait en se mettant en conflit direct avec l'Angle terre. A Rome, on a tout intérêt à ne pas se lancer dans une grande aventure et à chercher plutôt à s'entendre pour obtenir une situation privilégiée en -Ethiopie. Le traité de 1906, on ne saurait l'oublier, est toujours en vigueur,et il est. fondé sur l'entente des trois puissances. C'est d'ail léurs ce texte qui sert de point de départ aux conversations anglo-franco-italiennes. L'Ethiopie, de son côté, qui n'est pas sans torts et qui dans tous les cas a grand be soin d'un concours extérieur pour mettre...