Extrait du journal
successeurs, Pierre poussait l'économie jusqu'à l'ava rice. A la façon dont il s'y prenait, la galanterie lui coûtait peu d'argent et moins de temps encore. Sa table malheureusement en exigeait davantage. Ce pendant, jamais de galas, comme on disait alors, ja mais de repas splendides. Il dînait en pique-nique à un ducat (11 fr.) par tète avec ses ministres, ses géné raux, ses favoris. L'ivrognerie n'étant pas alors un vice en Russie, ses pressantes paroles excitaient à boire tous ceux dont il voulait surprendre les secrets ; et comme il conservait alors tout son sang-froid, mal heur à qui laissait échapper dans l'ivresse des mots payés souvent Lien cherl Que de coutumes de ce temps paraîtraient, de nos jours, étranges en France et même en Russie ! Ce sont des études dont la singularité fait l'intérêt. Comme en Perse donc, comme dans les États demi-barhares et soumis au pouvoir absolu, l'homme qui se trouvait le premier sous les yeux, sous la main de Pierre-leGrand devait exécuter à l'instant même ses volontés : « L'usage était en Russie, dit un écrivain qui vécut » sept ans sous Catherine li, à Saint-Pétersbourg; l'u » sage était en Russie que les paysans enrôlés fussent » donnés aux officiers pour leur service personnel : on » les nomme denlchiks. Les dentehiks du souverain » sont de jeunes officiers. Ceux de Pierre lerIer se trou » vaient tantôt élevés, par ies fonctions dont il les » chargeait, au rang de gentilshommes de la chambre, D de chambellans, ,et tantôt rabaissés à celui de la » quais ou de coureurs. 11 les faisait monter derrière » sa carriole (car il n'allait jamais en carrosse); il » leur donnait tous les ordres qui lui passaient par » la tète; il les forçait à lui servir d'oreiller. Dans » ses voyages, il n'avait d'autre lit que de la paille. » Partout où il se trouvait, il "fallait qu'il dormit » une heure après son dîner; le pont d'un vuis » seau, le plancher d'une cabane était son lit. » Le dentehik était alors obligé de se coucher le » premier, de prêter à son maître, pour oreiller, son » ventre ou son estomac, de rester sans mouvement, » de ne pas faire le moindre bruit, d'être responsable » du besoin irrésistible de tousser ou d'éternuer; car » le réveil du czar était terrible quand il n'était pas a spontané. Des coups de corde, de canne, de poing, » de pied, punissaient le malheureux qui avait trou » blé son sommeil. Brutal dans sa colère, familier » quand elle était apaisée, il traitait en ami celui » qu'il venait de punir. » {Histoire de Russie, par Le vesque, tome V, p. 150.)...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
En savoir plus Données de classification - kalafat
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