Extrait du journal
nui. L'arrivée d'un visiteur le laisse indiffé rent; il est.évidemment blasé, comme le vieux Louis XIV dont il porte la perruque, sur les plaisirs de là représentation. Son visage formidable ne respire qu'une man suétude lasse et, quand son regard éteint' rencontre celui de l'étranger, il a l'air de dire : « Comme c'est long! » Auprès de lui une hyène est abattue sur le plancher de son box, en boule, le nez enfoui dans sa fourrure, plongée en un sommeil dont on sent que, pour rien au monde, elle ne voudrait être tirée. Au pied de la voiture, une caisse fermée par des carreaux sert de retraite à un chacal. Ce lui-ci ne dort pas ; ainsi que ses compa gnons, il semble faire la sieste, mais sa mine éveillée dément sou attitude; il n'a bandonne pas l'espoir de s'en aller ; il flaire dans le visiteur un complice possible et, à tout hasard, le contemple avè'c des yeux de bon chien. Au bout du terrain s'élève une fabrique toute neuve, une vaste usine alignant le long de la route une série imposante de halls ou d'ateliers. Des maçons jointoient là'blocaille; des vitriers posent les car reaux aux fenêtres; l'usine sera prête pour le travail dès les premiers jours de la paix. Un ouvrier, grimpé sur une échelle, cloue activement les lettres de l'enseigne,"où l'on déchiffre l'inscription encore inachevée : Manufacture d'armes. Dans l'avenue, un homme, et une femme discourent avec animation. J'ignore com ment avait commencé la phrase du pre mier, mais elle finissait par ces mots : « Au moins un an ». La femme répond d'une voix furieuse, les deux poings sur les han ches : « Vous ne viendrez pas démolir la confiance d'une Parisienne, tout de même? Moi, j'ai confiance ; ça finira plus tôt que vous ne croyez. » J'applaudis par devers moi 'à cette Hère réponse et je voudrais montrer au bavard le vieil homme, penché sur une charrue, qui, en silence, laboure le champ voisin. , Z....
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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