Extrait du journal

seurs ; dernièrement, M. Clément Vautel s'est rangé parmi eux en écrivant, dans le journal, un charmant et judicieux article ; M. Georges Maurevert sert la même cause avec toute l'âme et tout le talent d'un poète. Je connais nombre d'auteurs, parmi les meilleurs de ce temps, qui sont de grands amis des animaux, et je crois que parmi les gens qui nous entourent, et dans toutes les conditions, il y en a plus qu'on ne pense qui le seraient, s'ils osaient, mais ils craignent de laisser voir ces dispo sitions ; il leur semble que c'est là un sentiment de vieille fille. Je n'ai nulle en vie de me moquer des vieilles filles ; le monde n'est pas si bien fait qu'il ne doive y avoir bien des âmes délicates parmi les femmes que le sort n'a point favo risées, et qu'elles laissent retomber une tendresse sans emploi sur des bêtes jolies ou malheureuses, je trouve cela touchant; Mais c'est une erreur complète de croire que seules des âmes chétives peuvent être douces aux animaux. Au contraire, j'ai trouvé cette douceur chez les hommes les plus virils, les plus courageux que j'aie connus, comme aussi chez les plus intelli gents et les plus cultivés. Les uns et les autres s'intéressaient à tout ce qui vit, ils se plaisaient à la variété des espèces, ils créaient autour de leur personne "un étroit royaume où tout ce qui approchait d'eux vivait sans terreur. Le propre de la puissance est de protéger. Chacun de nous peut être jugé sur ce qu'il est pour les créatures dont il n'a rien à craindre....