Extrait du journal

PARIS , 20 DÉCEMBRE; Nous avons jusqu'ici gardé un silence absolu sur les débats du grand procès qui s'instruit devant la France., devant l'Europe entière. Nos lecteurs ont sans doute apprécié les motifs de ce silence. Ou nous l'avait demandé au nom du droit sacré dé la défense; notre conscience, sans cela, nous en eût fait une loi. Nous n'avions pas besoin d'un avertissement pour eu prendre d'avance l'engagement , pour sentir qu'il était un devoir. Nous devions écoutea- et recueillir ces discussions avec la même impassibilité, la même discrétion que la justice: nous l'avons fait, nous le ferons. Toutefois, sans manquer à cette obligation de conscience, nous avons le droit, nous nous devons à nous-mêmes de déclarer que plus tard, quand le grand procès qui fait naître ces discussions sera ter miné , quand le calme des esprits permettra cette polémique, nous examinerons au long et en détail les doctrines de l'accusation et celles de la défense. Dans les graves circonstances où nous sommes, parmi les débats de ce grand procès, il serait mal à propos.d'examiner des théories de droit public, quelque importantes qu'elles soient; toute discussion serait inutile et déplacée. Des intérêts bien autrement pressans fixent l'at tention publique; et si nous pouvions paerler du procès qui préoccupe les esprits si vivement, ce serait non pour combattre des principes ou des propositions plus ou moins erronées, mais pour inviter au res pect de la justice et des lois , à l'observation de l'équité publique , au maintien de l'ordre sans lequel aussi il n'y a plus de liberté. Mais l'autorité s'est chargé de ce soin. Nous ne pouvons mieux faire que de copier ses paroles. ( Voyez plus bas l'Ordre du jour du général Lafayettc, les Pio clama/ions du préfet de la Seine et du préfet de police . et la dis cussion de là Chambre des Députés-. )...