Extrait du journal
sur les huit heures , la Chambre des Pairs avait reconnu à l'unani mité que les ex-ministres étaient coupables. Si ce bruit est vrai , reste rait la peine à prononcer; nous attendrons jusqu'au dernier moment avant dé mettre sous presse le Journal. Au reste , quelle que soit l'issue de ce procès auquel s'est intéressée l'Europe , il est facile de prévoir, dès ce soir, que la France en sor tira plus grande et plus forte. Grâce au bon esprit de la capitale , et par dessus tout de la garde nationale , cet obstacle, jeté tout à coup à. la révolution de juillet, et contre lequel, disaient les malintentionnés, cette révolution devait se briser, n'aura lait que la rendre plus écla tante et plus complète. Cette fois encore , le bon génie de la France aura vaincu , malgré tant de sinistres prédictions, justice aura été faite dans le calme, dans le recueillement et avec le concours et le consentement de tous. Si bien qu'à la place de troubles funestes dont nous paraissions me nacés par ce procès, nous aurons eu en dernier résultat l'imposant spectacle de tout ce que la justice des hommes peut réunir pour maintenir son pardon ou pour assurer sa justice. Nous aurons assisté à ces efforts inouïs d'éloquence dont nous avons dû nous étonner , même après toute l'éloquence que nos quinze années de constitution ont dévorée. Enfin la garde nationale aura trouvé tout d'abord l'oc casion de surpasser ce qu'on attendait de son patriotisme et de son courage ; elle a rempli tous les, devoirs de la justice et de l'humanité. De ce jour tous les citoyens se connaissent, tous ils savent ce qu'ils valent, et qu'ils sont invincibles, réunis pour la défense de l'ordre public. Nous aurons à parler de ce procès à présent qu'il est à sa fin. Réve nons aux faits de la journée. Dès le matin, 50,000 hommes étaient sous les armes sur la rive» gauche de la Seine. Les abords du Luxembourg étaient défendus à la foule ; l'ordre le plus parfait a régné partout, la Chambre des Pairs n'a pas entendu la moindre clameur. Ce n'est qu'à quatre heures et demie, l'audience déjà levée depuis » deux heures , qu'une foule désordonnée ayant tenté de se faire jour à » travers les rangs de la garde nationale, les baïonnettes ont été croi- » sées, la garde a tenu ferme et la foule, repoussée très vivement, s'est précipitée dans la rue Mazarine. De ce moment, il était prouvé aux * agitateurs qu'un rassemblement n'était pas possible, et que cette fois encore la garde nationale ne coulait pas. Sur ces entrefaites, quelques hommes ont crié au Louvre ! au Louvre ! prenons les canons du •> Louvre ! et la foule s'est précipitée sur le pont des Arts. Arrivée au a Louvre ,le Louvre était fermé, la foule apu voir les canons à travers „ les barreaux des grilles , et ne sachant plus où aller , elle s'est dissipée d'elle-même, d'autant plus facilement que c'était l'heure d'aller dîner, comme le dit le cardinal de Retz. V T «M .1 .. J.l ! 1-1 rtv*.. J/-V Ir» ni- nn n ffrit- Il „ ih rfn 11 «v...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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