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Journal des débats politiques et littéraires, 21 décembre 1834

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Journal des débats politiques et littéraires
21 décembre 1834


Extrait du journal

» neur de les voir se renouveler, quand vous aurez â choisir un » représentant à la Chambre des Communes, je regarde comme » un devoir de faire une déclaration de mes vues politiques, aussi » explicite que me la permet ma position de ministre de la cou » ronne. » Vous avez droit de l'exiger par la nature du mandat que je » sollicite de nouveau par les longues habitudes du commerce » amical dans lequel nous avons vécu, et par votre attachement » éprouvé à ma personne dans des temps difficiles, lorsque la » preuVe d'une confiance inébranlable avait une valeur, particulière. » Je saisis avec plaisir une occasion légitime d'adresser, par votre » organe, à cette grande et intelligente classe de la société dont » vous êtes une partie et les représentans sincères et honorables, » à cette classe qui est moins intéressée aux luttes des partis qu'au » maintien de l'ordre et àun bon système de gouvernement , cette » exposition franche de principes et de vues générales, qui parait » être impatiemment attendue, et dont Un ministre anglais ne » peut ni ne doit êtredisposé ou intéressé à s'abstenir. Messieurs, » les devoirs difficiles auxquels je suis soumis, ce n'est pas moi » qui me les suis imposés. La question de savoir s'ils étaient un ob » jet d'ambition convoité(par moi, ou bien si je considère le pou » voir et la distinction qu'ils me confèrent comme une comp,ensa r.'tion suffisante aux sacrifices qu'ils renferment, est une question » d'intérêt purement personnel sur laquelle je ne dirai pgs un s mot ; dans une crise très grave, le Roi a demandé mes seryices. » La question que j'avais à résoudre était celle-ci : accepter ou re » fuser cette responsabilité en donnant pour raison que je me conB sidère, par suite du bill de réforme, comme atteint d'hne sorte » d'incapacité morale qui doit m'empècher, moi et tous ceux qui » partagent mes opinions, de jamais entrer au service officiel de n la couronne. Serait-il convenable, je le demande, pour un » homme public d'agir d'après un pareil principe ? Dévais-je, pré » tendre que l'objet ou l'effet du bill de réformé avait été d'ôter » tout espoir d'un appel heureux au bon sens et au jugement » calme du peuple, et d'enchaîner à un tel point la prérogative de » la Couronne, que le Roi n'aurait plus de choix libre parmi ses » sujets, mais serait forcé de prendre ses ministres dans une classe » et dans une classe unique d'hommes politiques? ' » J'ai adopté une autre résolution, mais je ne mè siiis décidé » qu'après avoir longuement médité et réfléchi sur la probabilité p que mes opinions étaient assez en harmonie avec celles du'corps » électoral du Royaume-Unipour permettre à moi et à més collè » gues dont les sentimens sont en accord parfait avec les miens » de fonder un espoir tel sur la confiance publique que nous pour » rions diriger avec vigueur et avec succès le gouvernement du • pays. » J'ai la plus ferme conviction que cette confiance ne peut être » assurée que par une franche déclaration de principes, et que les » professions de foi populaires, vagues et vides de sens, peuvent » calmer la défiance pour un temps, influencer telle Ou telle élee » tion; mais qu'elles doivent finalement tomber avec éclat, si l'on » n'y adhère point ou si elles sont incompatibles avec l'honneur » et avec le caractère de ceux qui les font. » Or, je déclare que je n'accepte point le pouvoir sous )a condi » tion de renier les principes que j'ai antérieurement professés. En » même temps je ne reconnaîtrai point que j'aie été, avant ou après » le bill de Réforme, le défenseur des abus ou l'ennemi des ré » formes judicieuses; j'en appelle ,avec confiance, pour repousser » cette accusation, au rôle actif que j'ai joué dans la grande ques » tion de la circulation, dans la consolidation et dans l'amélioration » des lois criminelles, dans la révision de tout le système de la » procédure, aux opinions que j'ai professées et invariablement » suivies sur d'autres branches de la jurisprudence du pays. J'en » appelle à tout cela comme une preuve que je-n'ai jamais été dis » posé à respecter des abus reconnus soit par un respect supersti » tieux pour d'anciens usages, soit par là crainte du travail ou de » là responsabilité dans l'application d'un remède au mal. » Mais, dit-on, le bill de Réforme constitue une ère nouvelle » et il est du devoir d'un ministre de déclarer explicitement d'a » bord, s'il maintiendra le bill, et en second lieu, s'il agira d'a » près l'esprit dans lequel il a été fait. » Pour ce qui concerne la Réforme, je répéterai la déclaration » que j'ai faite en entrant à la Chambre des Communes comme » membre du Parlement réformé, savoir: que je considère le bill » comme la solution finale et irrévocable d'une grande question » constitutionnelle, une solution qu'aucun ami de la tranquillité » et de la prospérité de son pays n'oserait attaquer, soit directe » ment, soit par des voies insidieuses. » Si, par adopter l'esprit du Reform-bill, on entendait que nous » devons vivre au milieu d'une agitation perpétuelle, que les » hommes politiques ne peuvent conserver l'estime publique qu'en » adoptant toutçs les impressions populaires du jour, en prometB tant le redressement immédiat de toute chose qu'un individu » qualifierait d'abiis, en abandonnant cette grande ressource du » gouvernement plus puissante que la loi ou la ràisfm- saynjr ; je » respect pour les anciens usages et la est: » consacré par le temps; si tel est l'esprit » ne l'adopte pas. B Mais si l'esprit du réform-bill » vue sévère des institutions civiles et » avec calme, en combinant avec le maintien snjïdm » blis, la réforme des abus manifestes et ie [ » réels; dans ee cas, je puis, pour moi et mes collluesVentre-...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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