Extrait du journal

» Nous cherchions pourquoi on a laissé publier la Note , ou plutôt pourquoi on en a youlu l'émission. Nous venons de tomber sur le mot de l'énigme. Il est acquis au système de la paix à tout prix , au système de l'alliance anglaise quand môme, il est acquis que nous ne saurions actuelle ment hasarder une guerre maritime, la seule qui puisse atteindra l'Angleterre... Que dis-je? une guerre... pas môme une bataille navale , pas môme une victoire ! Voilà ce que déclare ouvertement un officier-général de notre marine, un fils du Roi, celui-là précisément dont-on a prôné tout bas l'esprit de rébellion et la passion belliqueuse! Compre nez-vous bien ceci ?» Voilà le langage que nous trouvons dans les organes du parti révolutionnaire. Nous y voyons les accusa tions les plus violentes dirigées contre les lois, conlre le gouvernement, contre l'ordre de choses établi par le vœu national ; et nous voyons en même temps, avec autant de surprise que de douleur, ces accusations ap puyées sur les propres paroles d'un prince de la dynastie de 1850. Pendant que les hommes qui attendent des portefeuilles se font du manifeste de M. le prince de Joinville une arme contre le ministère, ceuxîqui atten dent autre chose s'en font une arme contre la dynastie. Ce n'est plus seulement une administration qui est en cause, c'est, comme on l'a dit un jour, c'est tout un régne. On fait de l'écrit du fils du Roi un acte d'accusation contre tout le gouvernement du Roi, et on irait plus loin si la loi n'était pas là. Et nous, cependant, serviteurs dévoués mais désar més de la royauté, que pouvons-nous, sinon élever solitairement notre voix pour signaler avec respect, mais avec franchise, des dangers qui n'avaient pas été prévus, et pour chercher à en prévenir le retour? Ce n'est pas nous qui avons inventé la maxime : Le Roi règne et ne gouverne pas. Nous ne sommes pas de ceux 3ui voudraient réduire les familles royales à une sorte e mort civile et politique, Les fils au Roi, parleur...