Extrait du journal
ouvert. Je le notais en lisant récemment l'in téressant ouvrage de M. Rodoeanachi sur Re née de France, duchesse de Ferrare, dont il a été parlé ici même. Tant qu'il vécut, ni Renée dans son lointain duché, ni Marguerite dans sa triste royauté, ni Catherine, dans l'insolent dédain de la cour, ne se sentirent isolées et sans appui. C'est pour cette large affection qu'il lui a été beaucoup pardonné par les siens, et un peu par l'histoire. Dans cette cour, peu à peu reconquise, Cathe rine achève de s'affiner en gardant un savant équilibre entre la duchesse d'Etampes et Diane de Poitiers, dont l'inimitié mortelle divise la Maison royale. Suivant Brantôme, elle es pionne le roi ; pour le compte de Diane, pense Michel et; pour son plaisir plutôt, ce me semble, et pour parfaire son éducation. Celle-ci est parfaite, lorsque Catherine de vient reine : reine honoraire d'ailleurs, et à qui les honneurs sont parcimonieusement mé nagés, épouse surnuméraire ; mère des enfants du roi, voilà sa vraie fonction. Et encore la grande sénéchale intervient-elle d'office-dans le gouvernement de la famille, étendant son au torité sur le choix des nourrices, les rhumes et la toilette des enfants. Le ménage à trois fonc tionne avec une régularité qui ne scandalise plus personne et dont Catherine, la plus sacri jaée des trois, ne paraît pas malheureuse. «C'est assez, écrit-elle à son cousin Côme, de me con former à la volonté de Dieu et fie prendre toute chose comme venant de sa main... » Catherine parle fort bien cette langue évan gélique. Mais ce n'est pas dans la foi religieuse, on le sait de reste, qu'il faut chercher le secret de sa résignation : c'est plutôt « dans,cette iner tie intérieure, grâce à laquelle, ne s'épuisant ni à la souffrance ni à la lutte, elle garde intacte sa liberté d'esprit pour éviter les écueils et son ressort pour jouir de la menue monnaie du trône ». En attendant mieux, elle administre ses domaines, garnit ses appartements d'objets d'art, protège les lettres, préside aux fêtes avec une bonne grâce parfaite, écrit à ses amis d'lta lie, tient ses comptes, digère les affronts; gagne insensiblement l'estime de tous. Elle ne s'est épuisée, en effet, comme le dit très heureusement son historien, ni à la souf france, ni à la lutte ; elle s'y est formée, et même épanouie. Elle a, dans sa jeune et agréable ma turité, le teint clair, l'intelligence libre, toute une réserve de forces intactes. Sa réputation n'a pas été effleurée. Elle s'est même fait de la vertu une spécialité; c'était le seul rôle qu'il lui...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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