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Journal des débats politiques et littéraires, 27 février 1896

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Journal des débats politiques et littéraires
27 février 1896


Extrait du journal

En présence des décisions du Sénat, M. Bour geois avait, cru pouvoir se permettre de décliner ■l'abord "la compétence de cette Assemblée, et d'en appeler ensuite à la Chambre. Il lui est bien difficile de prendre la même attitude à l'é gard de ,là Chambre elle-même. Est-ce qu'il va maintenant organiser des manifestations et des banque ts dans lesquels les élus du suffrage y ni versel direct seront traités avec le même mépris et les mêmes injures dont les amis du ministère honorent, tout, spécialement, depuis quelque temps, lès sénateurs ? Vont-ils susciter quelque nouvelle campagne révisionniste dont le but cette fois de mettre les députés à la raison, et les empêcher d'élire des commissions du budget dont les vues ne seraient pas conformes ,I.celles du gouvernement? Si l'on en croit, les bruits'«.pu circulent depuis hier, et si l'on s'en rapporte au langage que tes journaux ministériels tiennent ce matin, M. Bourgeois et M. Doumer inclineraient à ne pas accepter les votes que la Chambre a émis hier dans ses bureaux, et, comme ils en ont appelé de la Chambre au Sénat, ils en appelle raient de la Chambre à la Chambre elle-même. Leur espoir défaire réformer la sentence repo serait sur l'idée très peu favorable qu'ils se font du courage et de la droiture des représentants du pays. L'élection des membres de la commis sion du budget ayant eu lieu au scrutin secret, M. Bourgeois et ses collègues ne doutent pas que, si l'on en venait à un voté public, un grand nombre de députés n'oseraient pas voter selon leurs convictions et leur conscience, et qu'ils craindraient de causer au gouvernement un pareil déplaisir. C'est du moins la confiance qu'expriment les journaux dévoués au minis tère, et c'est pour cela qu'ils semblent désireux de voir la question qui a été tranchée hier soumise le plus tôt possible à une discussion et à un scrutin publics. On n'accusera pas ce ministère d'avoir une opinion trop avantageuse des parlementaires. On savait déjà le cas qu'il faisait des sénateurs. Les députés ne peuvent se flatter d'avoir une...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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