PRÉCÉDENT

Journal des débats politiques et littéraires, 30 août 1893

SUIVANT

URL invalide

Journal des débats politiques et littéraires
30 août 1893


Extrait du journal

culture. Il a transformé le petit jardin de son école en une vraie pépinière, et, peu à peu, il a doté, il a enrichi sa commune d'arbres fruitiers "qu'elle ne connaissait pas. Ses petits élèves apprennent de lui à reconnaître et à greffer les sauvageons de choix. On les choisit en promenade et on les transporte dans le jardin de l'école. Le moment venu, on fait ce qu'on appelle «un scion». Chaque élève soigne son arbre, qui est à lui, et qu'il a le droit de transplanter ensuite, en temps convenable, dans le verger de ses parents. Instruites par leurs enfants, les familles peuvent opérer et opèrent de la même façon. Vous pensez si elles en sont reconnaissantes à l'instituteur qui est toujours là pour leur donner de bons exemples et de bonnes consultations. Cet autre enfin (je suis forcé d'abréger, à mon vif regret) a, lui aussi, deux spécia lités. Comme le sol de sa petite commune a des parties qui ne sont pas trop riches, il s'est occupé, avec l'ingéniosité la plus heureuse et la patience la plus acharnée, de la culture « dans les milieux stériles ». Il est arrivé à trouver une méthode, à en formuler les lois, et, même sur un sol' de sable et de gros graviers, il a obtenu les résultats les plus encourageants. D'autre part, il a prêché autour de lui, non sans succès, et vous savez combien les cam pagnes sont réfractaires aux innovations, la connaissance et l'emploi, après ana lyse, des engrais chimiques. Voici des chiffres : Il y a quelques années, on ache tait chez lui 50 sacs d'engrais : on en achète aujourd'hui i,aoo; le blé du pays (expé rience faite au lieu dit : En Virey, à C..., Côte-d'Or) rendait n hectolitres à l'hec tare : il en rend présentement plus de 16. Nous avions le droit de donner douze récompenses, mais on nous avait permis d'être un peu plus larges. Nous en avons décerné une trentaine, avec le regret de ne pouvoir être aussi généreux que ces maî tres d'école, qui font tant de bien, s'étaient montrés intelligents et dévoués. On nomme tous les jours officiers d'académie des gens qui n'ont rien fait. Où serait le niai quand quelques-unes de ces palmes violettes iraient plus fréquemment aux hommes modestes et utiles dont je viens de vous entretenir avec autant d'estime que d'incompétence ? Je pensais à part moi, en revenant de ce comice agricole deC.-sur-S., que la démo cratie et la science pourraient faire beau coup, en s'appuyant l'une sur l'autre. Je me disais qu'un bon instituteur est un homme précieux dans une commune... Mais je n'en finirais pas si je vous disais tout ce que je me suis dit. S....

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

En savoir plus
Données de classification
  • loyer
  • gladstone
  • verly
  • brin
  • lafargue
  • caprivi
  • flaubert
  • homais
  • dionis
  • perrault
  • france
  • angleterre
  • lille
  • londres
  • berlin
  • singapour
  • metz
  • alsace-lorraine
  • allemagne
  • ecosse
  • comice agricole
  • union postale
  • la république
  • parti libéral
  • parlement
  • académie des gens
  • lavoisier