Extrait du journal
Besançon le 3 juillet 1791. M. le président, nous avons, depuis notre dernier lettre, continué , dans notre division , l’exercice des fonctions dont rassemblée nationale nous a chargés ; nous avons porté nos regards vers la frontière ; et du côté de Porentrui, sur laquelle M. Thoulongeon a voit établi différents postes entre les châteaux de Joux et de Blamont, pour assurer la tranquillité , et empêcher , tout-à-la-fois, les attaques du dehors, si malgré les apparences elles louvoient se réaliser, et les émigrations des sorties espèces et munitions prohibées par la loi. De tous les renseignements que nous avons recueillis il résulte que les premières, troupes envoyées à Porentrui n’ont pas été augmentés , et que dans cet état de chose, toute agression est invraisemblable , pour ne pas dire impossible : de nouvelles forces ne pourront se porter dans ce canton sans que les avis arrivés d'avance donnent le tels de prendre d’autres mesures pour la sûreté de l’empire. Les oiliciers-génértux ont donc pensés qu’il étoit inutile de rien ajouter au détachement de troupes de ligne distribués sur cette partie de notre territoire. JNous avons seulement arrêté une distribution de 800 fusils, et des munitions de guerre aux gardes nationaux des districts et municipalités des environs, pour qu ils puissent joindre leur vigilance, et au besoin , associer leur courage à celui des troupes de lignes. Après en avoir conféré avec les olhciers-généraux , nous avons cru qui! i! étoit impossible , malgré le peu d'armes qu’avoient les gardes nationales sur les frontières , de dégarnir d’avantage les magasins ; il est important de laisser de quoi achever l’armement des régiment , s’ils étoient portés au complet de guerre ; et nous savon> pris qu une mesure provisoire. M. hures commandait le château de Blamont et les diverses postes de la frontière ; il va prendre les eaux de Luxeuil , et sera remplacé par Al. de Lille, lieutenantcolonel , premier chef de division de l’artillerie , qu’on a cru avoir le plus de moyens de servir utilement la chose publique. Les vivres et munitions de guerre sont abondantes ici et pans la citadelle ; les effets de campements sont en moindre quantité et en petite portion, mais peuvent aisément être procurés , si la circonstance et les ordres des l’assemblée nationales les renvoient nécessaires. e...
À propos
Fondé en 1789 et rédigé par Étienne Le Hodey de Saultchevreuil, le Journal des États généraux convoqués par Louis XVI est un trihebdomadaire révolutionnaire. Ce périodique compilait tous les comptes rendus, motions, délibérations et discours des séances à l’Assemblée. Le journal cesse de paraître en 1791.
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