Extrait du journal

— Pensez-vous quq ce fut Louis ? — Je n’ai pu distinguer sa figure, car un grand chapeau la cachait en partie, et le poids de sa charge le forçait à courber l’échine ; Claude et son compagnon se sont arrêtés proche du chêne ; j’ai re broussé chemin et suis rentré dans mon cabaret où m’attendait le client qui est parti vers onze heures. — Où demeure Trézek ? demanda le procureur impérial au garde champêtre. — A dix minutes d’ici. — Il est étrange que seul peut-être, de tout le village, cet homme n’ait pas eu la curiosité de s’enquérir de ce qui se prsse. — La maison des Trézek est un peu distante de la route, si personne n’est allô le prévenir, il ne doit rien savoir encore. Il aimait grandement Louis et sara bien marri de sa mort ; fit observer Maclou. Les magistrats se consultèrent un mo ment, puis tous trois quittèrent la mairie et ordonnèrent au garde champêtre de les conduire chez le sabotier. Les gendarmes devaient suivre de loin, et empêcher la foule de cerner la maison des Trézek. Le sabotier travaillait en chantant, quand sa porte, brusquement ouverte, livra pas sage au magistrat. Marcel et Claude se levèrent. ' — Nous voulons vous parler à vous seul, Claude, dit le juge d’instruction. — Soit, messieurs ; laisse-nous, Marcel. Le jeune homme allait sortir quand il Eperçut les gendarmes. — Qu’est-il donc arrivé? s’écria-t-il. — Un malheur, répondit le procureur impérial; un malheur qui causera ici une vive peine. — Parlez, monsieur, je vous en conjure, dit Claude. Marcel sortit sur un signe du juge. — N’ôtiez-vous point l’ami de Louis le porte-balle ? demanda le magistrat au sa botier....