Extrait du journal

Si dans les provinces centrales de la France l’association était inutile, il n’en est pas de même des départements placés à la frontière ; ceux de l’Isère, de l’Ain , des Hautes et Basses-Alpes par exemple , où nous n’avons point de places fortes , qui . sept mois après notre glorieuse révolution de juillet* étaient encore dégarnis de troupes* ne devaientils pas, en prenant l’initiative, s’associer pour être prêts en cas d'invasion ennemie ? En effet, des Piémontais ne pouvaient-ils pas , sous prétexte de nous rendre Henri V ou de nous amener le duc de Reischtadt , apporter le désordre dans nos montagnes et la guerre civile dans nos plaines? Nous ne pouvons nous le dissimuler, il existe en France un parti de caristes ? ils ne sont pas nombreux , il est vrai , mais sont-ils sans influence, et, fanatisés par le clergé , ne sauraient-ils , en profitant de la moindre circonstance , troubler la paix intérieure ? Ici l’association n’était doge pis à craindre , et n’était par conséquent ni dangereuse ni hostile , car les habitant de ces contrées, occupés simplement de la défense du sol et de leur liberté , ne songeaient certainement ni à la république ni au roi de Rome; il en est de mime des départements du Nord....