Extrait du journal

letage. Or, ce procédé, comme tous les systèmes primitifs,est loin de présenter l’économie indispen sable. On a calculé qu’il occasionnait chaque année une dépense de 15 0|0 de la valeur du blé qu’il conservait; supposez que la conservation dure plusieurs années, on arrive bientôt à doubler le prix de revient de la marchandise, sans parle.du déchet qui résulte nécessairement, et pour plusieurs raisons, d’un procédé aussi imparfait. On a donc dû renoncer à l’appliquer sur une grande échelle, et la question des réserves des grains n’a pu être résolue. Le sera-t-elle maintenant par le procédé de M. Ch. Vallery? C; qui paraît certain, c’est que le charançon ne résiste pas à son appareil; troublé dans le repos, qui est sa condition d’existence et de fécondité, par le mouvement de cet appa reil, qui sert lui-même de grenier, il tend à s’échapper au plus tôt ; et le rapport de l’Acadé mie des sciences a pu constater que sur 3,800 charançons qui infectaient un grenier renfermant 165 hectolitres de froment, il n’en restait plus aucun, après l’action du cylindre pendant trois jours. L’avantage de l’économie ne paraît pas moins évidente. Il résulte du rapport de M. Séguier que si le grenier mobile est mu à bras d’homme, les frais de manutention comparés à ceux du pelletage ordinaire, sont réduits dans le rapport de 1 à 56. Si on emploie une machine à vapeur comme force motrice, les frais sont réduits dans le rapport de 1 à 560, ce qui devient alors une dépense insignifiante. Par conséquent, le moyen de conserver le blé est trouvé ; il n’y a plus qu’â le mettre en pratique. — Mais là est un nouveau côté du problème non moins difficile à résoudre que le premier, et pour lequel le frère de l’in venteur a présenté à son tour un Mémoire. D’abord, à l’aide des travaux statistiques de M. M illot, il nous montre la cherté des grafns exerçant une influence fâcheuse sur les lois d’hy giène générale et de population. — Ainsi, à Pa ris seulement, la cherté des grains de 1709 a augmenté les décès de 81 0/0, et celle de 4795, de 34 0/0. Elle empêche les mariages, diminue les naissances et augmente les exemptions du service militaire pour faiblesse de constitution. M. Millot estime à 27 0/0 le déficit de la popula tion causé par les années de disette. Ce n’est pas tout, si on considère maintenant la disette quant à l’influence qu’elle exerce sur la prospérité publique, ses effets ne sont pas moins désastreux. Ce n’est pas seulement le ca pital du pays qui s’en va à l’étranger pour solder les importations de blé, capital qu’on évalue à plus d’un milliard de 1778 à 1833, et qui pour l’année que nous venons de traverser n’a pas été inférieur à 300 millions; c’est encore le mou vement industriel qui s’arrête à l’intérieur, faute des ressources qui l’alimentent ordinairement. Une simple augmentation du quart dans le prix du blé enlève à l’industrie 500 millions que les populations sont obligées d’économiser pour les réserver à une consommation plus impérieuse. C’est le huitième de la production industrielle, évaluée à 4-milliards qui ne trouve pas de dé bouché. - - «...