Extrait du journal

Bkrldi, septembre (de notre envoyé spécial). La torpeur serait-elle la caractéristique de la vie politique actuelle en Allemagne ? Ur étranger arrivant à Berlin, ignorant les vicissitudes qui ont amené la convocation des électeurs pour dimanche prochain, pourrait difficilement s'apercevoir, en se promenant dans les rues de la capitale, de la crise qui déchire le pays. C'est à peine si l'on peut s'en rendre compte en pénétrant dans les locaux où siègent les comités de direction des partis, ou bien au Reichstag. dans cette salle des pas-perdus que domine la statue de Guillaume I" et où des membres du Parlement mourant, calmes et pondérés, consentent volontiers, après une rapide présentation. à discourir de leurs chances et de celles de leurs adversaires. Désormais. les positions sont prises de tous côtes. Si les pronostics électoraux peuvent apparaître encore risqués. le tableau des partis peut être tracé sans crainte. On ne compte pas moins de vingtquatre organisations politiques rangées sur l'échiquier. La nature fragmentaire de la plupart de ces groupes. la dispersion excessive des voix, engendrée par leur présence, ont inspire à M. Wirth, le ministre de l'Intérieur, un projet de loi qui tend à les faucher, réservant le droit de présenter des candidats aux seuls partis qui peuvent s'affirmer dans un nombre déterminé de provinces. Ce sera la réforme de demain. Pour le moment, on peut négliger ces groupements rudimgntalrés. L'orientation politique de l'Allemagne dépend des partis dont les représentants ont formé, tour à tour, la majorité et l'opposition des dix-sept cabinets qui se sont succédé depuis la Révolution....