PRÉCÉDENT

La Cocarde, 7 avril 1889

SUIVANT

URL invalide

La Cocarde
7 avril 1889


Extrait du journal

Vous avez lu le réquisitoire du procureur général Quesnay de Beaurepaire, présenté à la Chambre des députés pour essayer de justifier l’in justifiable demande de poursuites à laquelle un Parlement affolé vient de donner son adhésion. On prétend me traduire devant un tribunal d’excep tion, devant le Sénat, composé d’ennemis politiques qui ne sont pas des juge5-„ Votre robuste bon sens a déjà fait justice de ce tissu de mensonges, de cet assemblage d’abominables calomnies. Remontant jusqu’à 1871, l’odieux factum de M. de Beaurepaire m’im pute à crime presque tous les actes de mon existence antérieurs à mon passage au ministère de la guerre et à mon entrée dans la vie politique. Ces actes étaient connus de tous depuis longtemps. S’ils étaient coupa bles, j’aurais eu pour complices les hommes politiques qui m’ont appelé au ministère, et notamment ceux qui ont été mes collègues. Pour le reste, toutes les inventions mensongères de l’homme qui s’est mis au service d'un gouvernement déshonoré, et qui par cela même s’est rendu indigne du titre de magistrat, n'auront aucune prise sur vos esprits. Vous traiterez ce pitoyable roman avec le mépris qu’il m’inspire à moimême. Soldat, j’ai consacré ma vie au service de mon pays. Ministre de la guerre, j’ai contribué à assurer sa défense. Patriote et citoyen, j’ai la légitime ambition d’arracher la République aux mains qui l’avilissent et qui la perdent. Vous voulez et je veux la République honnête, la République loyale, la République de tous les bons Français, la République nationale, en un mot. \ ous voulez et je veux l’obtenir, cette République, par les moyens légaux, par l’exercice régulier du suffrage universel. Toutes les violences, toutes les calomnies ne nous détourneront ni du but, ni des moyens. Dans peu de mois, le suffrage universel confirmera vos décisions qui m'ont valu près d’un million de suffrages, décisions que ce réquisitoire d un agent d’une juridiction de hasard et d’exception a bien soin de ne pas mentionner. Il assurera ainsi, par sa sentence souveraine, la délivrance de notre pays. Vive la France I Vive la République !...

À propos

Lancée en 1888 par Georges de Labruyère, La Cocarde fut longtemps un titre dévoué corps et âme au mouvement boulangiste. Après l'écroulement de celui-ci, le périodique renforce sa ligne démocrate-chrétienne tout en rencontrant de plus en plus de difficultés financières. Plusieurs directeurs s'y succèdent, dont Maurice Barrès, mais aucun ne réussit à ranimer le périodique. Il continue toutefois sa parution jusqu'en 1938 avec un tirage extrêmement confidentiel – estimé à quelque 25 exemplaires par numéro.

En savoir plus
Données de classification
  • boulanger
  • naquet
  • laguerre
  • laisant
  • millevoye
  • vergoin
  • dugué
  • boulan
  • buis
  • vaughan
  • belleville
  • paris
  • bruxelles
  • france
  • rochefort
  • mons
  • dillon
  • metz
  • montmartre
  • lunéville
  • la république
  • ligue des patriotes
  • parti
  • crédit foncier
  • parlement
  • sénat
  • vive la république
  • m.
  • lacroix
  • crédit foncier de france