Extrait du journal

Consentez donc pour quelques instants, Messieurs, à vous figurer l’effet produit sur notre couvent par l’adoption de votre projet, si (ce qu’à Dieu ne plaise !) il était adopté comme il est proposé. Les premiers mois de consternation passés (car notre digne Supérieure elle-même ne se doute pas le moins du monde, à l’heure actuelle, du danger qui menace sa maison), on secouera la stupeur pour songer à exercer le droit- d’option. Composé uniquement de quelques religieuses de chœur, avec exclu sion des Sœurs converses, le Conseil de la communauté serait donc appelé à délibérer sur la question de vie précaire ou de mort certaine posée par votre loi : Faut-il se laisser dissoudre immédiate ment, en refusant de se soumettre au nouveau régime ? Ou bien, faut-il au contraire renoncer à la déclaration d’utilité publique résultant de décret ou d’ordonnance anté rieurs et solliciter à nouveau une solennelle et itérative déclaration d’utilité publique, laquelle ne pourrait être prononcée (quand î Dieu seul le sait), que par une loi spéciale votée par les deux Chambres? S’il fallait, Messieurs, l’unanimité de toutes les religieuses de chaque couvent, y compris les voix des Sœurs converses, pour décider j la soumission au nouveau régime, dans ; aucun couvent on n’obtiendrait cette unani- 1 mité. Tontes les Congrégations devraient être classées comme résistantes; toutes sans...