Extrait du journal

Renée, l’ex-Séverine du Cri du peuple, compare l’infirmière laïque et la Sœur de Charité. Nous aimons ces retours d’une plume, qui distillait le fiel, à des sentiments de vérité qui lui ouvriront sans doute les sentiers de la conversion : . L'une est une honnête mère de famille qui a un mari, des enfants — et gagne là un salaire si dérisoire qu'il ne peut venir d’au cune façon en aide aux siens. Elle fait sa journée à l’hôpital en soignant les malades comme elle la ferait dans une maison bourgeoise en tirant l’aiguille. Certes, elle sera pitoyable à ses clients de passage, elle s’y intéressera même; mais elle aimera avant tout — et elle aura raison ! —■ son homme et ses petits. L’autre, quelle que soit son origine, plé béienne, moyenne ou patricienne, a dû tout oublier. Ses scrupules, ses répugnances, ses préférences ont été fauchées net par les ci seaux qui ont abattnl’or ou le jais de sa-che velure. Elle est à Dieu *- et aux pauvres. Elle ne gagne rien, rien que son salut dans l’autre monde, si chaque être qui traverse sa salle la bénit à l’heure de la guérison on à l’heure de la mort. - Comme chrétienne, eUe doit se faire aimer, car un peu de la grande tendresse qu’elle aura conquise reviendra au Maître qu’elle s’est choisi. Elle doit, servante humble, dé poser chaque soir au pied du crucifix un gros bouquet de reconnaissance fleurie par ses t soins dans les cœurs les plus rebelles, dans...