Extrait du journal

l'ont ce fanatisme d’idées soi-disant libérales est de source et d’origine anglaise. De tous temps, la société n’a dans le fond été qu’un {>roblèmc à résoudre : et ce problème est celui de savoir a qui, de a terre ou du ciel, doit le plus appartenir l’homme ; à la terre d’où il sort et qui le nourrit, ou bien au ciel auquel il aspire , et qui de son vivant se révèle en son âme. C’est, dans tous les âges, ce problème à résoudre qui a divisé le principe des sociétés humaines en tant de nuances différentes; et c’est l’immensité de la distance qui sépare ces deux points du problème qui, dans chaque ère principale de la vie des peuples, a créé celle lutte incessante entre les deux types de nation qui personnifiaient le mieux ces deux principes opposes, dont l’un tend à matérialiser tout dans la société, et dont l’autre aspire à spiritualiser tout dans l’homme. L’histoire sacrée, l’histoire profane, tous les mythes, toutes les théogonies anciennes, jusqu’aux fables même de la création des poètes, portent l’empreinte de cette alternative dans la destinée de l'homme social. C’est ainsi que les tirées et les Troyens, Athènes et Sparte, Rome et Carthage, ont pendant tout le temps de leur vie politique été sans cesse en opposition les uns aux autres. Dans l’âge moderne, c’est la France et l’Angleterre en qui se résument les deux types de l’influence exclusive du ciel et de la terre. Aussi, les principes de la législation de ces deux peuples sont-ils aussi distincts, aussi opposés l’un à l’autre que le sont les deux éléments don’ ils sont la respective expression : l’un n’ayant pour objet que le bien-être de la vie actuelle et concentrée dans le développement du moi humain ; l’autre ayant pour but le développement du moi divin dans l’intérêt de la vie éternelle ; et chacun d’eux, bien entendu, restant plus ou moins endeçà ou au-dessous de sa mission universelle....