Extrait du journal
trouvé dans les forêts, comme l’a dit Montesquieu, et qui se trouve à l’état rudimentaire dans tout le cours de no tre histoire. Notre travail a consisté à découvrir et à mettre en relief ces rudiinens, à montrer leur raison et leur sagesse, et à les combiner avec tous les progrès couçus par le génie national à travers nos lorgjes révolu tion*. Nous avons donc élevé en quelque sorte, au milieu des ruines amoncelées de tous les systèmes essayés en France, un édifice idéal que nous avons offert à toutes les intelligences d’élite comme le but vers lequel elles devaient tendre. Cet idéal lésa soutenues et consolées au milieu de la génération des faits subversifs , de même que l’image de Jérusalem consolait et soutenait le peuple hébreu, dans la captivité de Babylone. Que deviendrait l'humanité si elle n’était élevée au dessus des réalités de cette terre, si elle ne se soutenait dans le Verbe de Dieu ? — Sustinuit anima mea in verbo ejus L’idéal d’un gouvernement aussi parfait que peuvent l’être les choses humaines a donc été exposé et maintenu par nous. C’est là, à proprement parler, la mission que Dieu nous a donnée ; nous avons sacrifié à cette mission tous les avantages de bien-être et de repos que nous au rions pu trouver en nous associant au cours des événemens, en servant les temps, selon l’expression do nos vieux écrivains. Cette mission, nous l’avons commencée, même sous le gouvernement de nos rois ; car nous blâmions dans la charte de 1814 le principe du cens électoral substitué au droit commun et au vote universel ; nous n’approu vions ni la division des pouvoirs, ni l’octroi de cette charte, ni le parlementarisme substitué au système re présentatif, ni ces innovations d’origine anglaise qui dé truisaient l’unité et la simplicité des institutions fran çaises. Si notre protestation a pris sous le gouvernement de 1830 un caractère d’opposition ; si une polémique sou vent hostile a remplacé l’exposition spéculative de nos théories, c’est que cette usurpation de famille détruisait d’une manière violente tous nos principes essentiels ; c’est qu’elle atteignait notre travail réparateur dans la morale comme dans la politique, dans les droits des ci toyens comme dans les lois constitutives du pouvoir; c’est qu’en nous enlevant le présent, malheur auquel nous étions accoutumé et résigné, elle tendait à nous priver de l’avenir. Les derniers événemens qui se sont accomplis en France ont-ils terminé notre mission? Non, sans doute. A côté de grands dangers conjurés, il y a un mieux re latif à obtenir. Le président a dit avant-hier dans son discours à M. Baroche : a Donner satisfaction aux exigences du moment en » créant un système qui reconstitue l’autorité sans blesser » l’égalité, sans fermer aucune voie d’amélioration, c’est » jeter les véritables bases du s ul édifice capable de sup» porter plus tard une liberté sage et bienfaisante, t Ainsi le président, en faisant ce qu’il croit indiqué par les besoins de la situation, conserve lui-mô ne, dans sa pensée, l’idéal d’un édifice plus parfait. Nous nous atta chons, à l’image de cet ô iifice ; et nous travaillerons à sa réalisation soit en concourant à l’aplanissement des dif ficultés qui nous on éloignent aujourd’hui, soit en main tenant, dans la mesure de la prudence et de la raison, cette idée d’une liberté sage et bienfaisante, pour le temps où il sera possible d’en faire jouir le peuple Français. Nous continuerons donc, autant que nous le pourrons, notre vie d’immolation, notre mission do dévouement à ces principes d’un pouvoir fort et d’une liberté sage, qui snnt tout le fond du système de la Gazette de France. Nous acceptons, comme nous l’avons fait depuis vingt ans , l’obligation d’appuyer tout ce qui, dans les actes du pouvoir, sera favorable au bien être des populations; mais nous conservons dans notre pensée, et nous dé fendrons, dans la mesure de nos facultés, les théories d’un ordre social aussi parfait que nous avons pu le concevoir. L’année qui commence nous trouve donc dans la si-...
À propos
La Gazette est le tout premier journal français à paraître grâce au soutien du cardinal de Richelieu. Créée en 1631 par Théophraste Renaudot, qui s’était vu octroyer ce privilège du Roi Louis XIII, La Gazette était la seule publication habilitée à annoncer publiquement les nouvelles venant de l’étranger. Il s’agissait de l’organe quasi officiel du Conseil du Roi détenant le monopole de l’information diplomatique et parfois des affaires intérieures. D’abord hebdomadaire, il devient quotidien à compter de 1792.
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