Extrait du journal

La France est faite de son sol, de ses habitants et des liens multiples qui fixent les habitants au sol et les unis sent les uns aux autres. Le territoire national a été délimité par les circons tances historiques et aussi par la nature. Le Créateur ne lui a pas ménagé ses biens. Il est pourvu de tout ce que de mande la civilisation d’un grand peuple. Que ne sort-il point de sa terre arable ? Qu’est-ce que l’industrie ne trouve pas moyen d’arracher à ses entrailles pour lo transformer et l’adapter ainsi aux usages les plus variés des collectivités et des individus ? Les beautés des val lées et des montagnes fournissent à ses richesses un décor à la fois grandiose et gracieux. Vendant que les mers, dont Dieu lui a façonné une ceinture au Nordt au couchant et au Midi, ouvrent toutes larges devant elle les routes des conti nents lointains,ses neuves et ses rivières mettent ses provinces en communica tion. Le génie de ses enfants ne s’est pas contenté de ces voies naturelles. Quelles merveilles n a-t-il pas réalisées j pour continuer l’œuvre du Créateur ? j Grâce à Dieu, qui a fait son soi, grâce à ses habitants, la France est devenue ce que nos pères appelaient, dans leur langue si chrétienne, 4 le plus beau royaume qui soit, après celui dos Cieux ». La civilisation, qui est le fruit du la beur prolongé des générations succes sives, honore le genre humain tout en tier et, qu’on le veuille ou non, glorifie le Seigneur Dieu. Les Français Les Français, en travaillant sur la terre que Dieu leur a fournie, ont été, restent et seront les agents de cette ci vilisation ; elle leur appartient en propre. Ils ont été, ils restent et ils seront les agents de leur vie et de leur histoire nationale. Il leur suffit pour cela de so maintenir dans les conditions que la nature leur impose. Rien do moins com pliqué que cette constitution primitive. Elle est rebelle à tous les systèmes. Libre aux hommes de les imaginer et de leur donner un essai d’organisation politique. Les systèmes n’entrent pas dans la constitution naturelle de la so ciété. On les voit se développer autour d’elle et l’enlacer à la façon d’une cami sole de force. Malgré la contrainte qui en résulte, la société reste elle-même. Elle pâtit seulement jusqu’au jour où une circonstance heureuse fait dispa raître les causes de sa gêne et lui rend sa liberté. Je n’insiste pas sur ces réflexions. Elles dirigent sans effort l’esprit vers un état que tout le monde sait et dont tout le monde souffre. Les Français sont mis politiquement et socialement en dehors des conditions naturelles des sociétés humaines. On leur a façonné une camisole de force avec les systèmes politiques et sociaux, imaginés par les philosophes du dix-huitième siècle....