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La Gazette, 6 décembre 1908

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La Gazette
6 décembre 1908


Extrait du journal

tous les Princes, le don de se tenir longtemps sur ses jambes sans fatigue ni impatience. Nous succombions, hier, toutes, tour à tour ; la femme du nouveau ministre grec, seule, que son culte habitue à rester debout, a très biea supporté cetto corvée ! Elle est d’ailleurs sou tenue par la curiosité et la surprise; elle s’é tonne de tout, fait des questions naïves, des réflexions et des méprises amusantes. C’est ainsi que, voyant le Chancelier passer en grande robe et perruque, et portant le sac rodé qui contient les sceaux, elle l’a pris pour un évêque portant l’Evangile, ce qui, appliqué à lord Brougham, était particulière ment comique. Londres, 7 juin 1834. — Voilà Lucien Bo naparte, qui, apiès avoir adressé une lettre aux députés de France, l’année dernière, et avoir, ensuite, disparu pendant plusieurs mois, puis s’être trouvé, dit-on, seciètement en France, durant les derniers troubles de Lyon et de Paris, est enfin revenu ici d’où i1 s’a dresse maintenant aux électeurs de France. Sa nouvelle lettre, plus boursouflée encore et plus remplie d’affectation littéraire que la première, est, en outre, de U plus grande bassesse et du plus mauvais goût. Il m’a semblé humble dans ses maniè res, terne dans sa conversation, faux dans son regard, ressemblant à Napoléon par les con tours extérieurs de ses traits, nullement par l’expression. Je l’ai vu l’année dernière, à un concert chez la duchesse de Canizzaro, prier celle-ci de le présenter au duc de Vellington qui était dans le salon, traverser la chambre et venir, avec des courbettes, se faire nommer au vainqueur de Waterloo, dont l’accueil a ru. toute la froideur que méritait une telle plati tude. Londres 11 juin 1834. — Dans la quantité de mots cités par M. de Talleyrand, il en est un fort joli et peu connu, que voici : M. de Montrond lui disait, l’année dernière, que Thiers était un bon enfant, et pas trop impertinent pour un parvenu. « Je vais vous en dire la rai son », reprit M. de Talleyrand, « c’est que Thiers n’est pas parvenu, il est arrivé. » J’ai peur que ce mot, si délicat, ne perde un peu le mérite de la vérité, mais la faute en serait à M. Thiers. L’ipipcrtinence Ini devient familière ; depuis son mariage, il vit dans une sorte de solidarité avec les plus petites gens du monde, mal famés, prétentieux,parvenus pour le coup, et non pas arrivés ! Valençay, 28 septembre 1834. — En rentrant hier de la promenade, nous avons trouvé le château rempli de visiteurs, hommes et fem mes, venus en poste et visitant toutes choses...

À propos

La Gazette est le tout premier journal français à paraître grâce au soutien du cardinal de Richelieu. Créée en 1631 par Théophraste Renaudot, qui s’était vu octroyer ce privilège du Roi Louis XIII, La Gazette était la seule publication habilitée à annoncer publiquement les nouvelles venant de l’étranger. Il s’agissait de l’organe quasi officiel du Conseil du Roi détenant le monopole de l’information diplomatique et parfois des affaires intérieures. D’abord hebdomadaire, il devient quotidien à compter de 1792.

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