Extrait du journal

Ce qui ressort de la lecture des feuil les républicaines qui ont paru ce matin, c’est que les plus optimistes, celles mêmes qui ont combattu avec le plus de vivacité la révision, n’ont pas lieu d’être rassurées sur la situation que le vote d’hier crée au ministère, à la Chambre et au parti républicain tout entier. Toutes so sentent en présence de difficultés, de dangers dont elles entrevoient plus ou moins clairement la gravité et contre lesquels elles pro posent des remèdes plus ou moins ap propriés. Le Journal des Débats ose à peine se réjouir : La proposition de M. Barodct et consorts est bel et bien renvoyée aux calendes... de décembre 1881, et le cabine* a obtenu le vote de confiance qu’il ambitionnait. Mais quelle discussion pénible, et diffuse et confuse ! et quel inutile appoint fourni au total déjà trop élevé des débats « stériles et irritants. » Le Parlement est dans le même état d’esprit : L’essentiel est que le terrain soit déblayé pour quelque temps de cette encombrante question de la révision constitutionnelle, et 3ue l’on puisse enfin, après deux mois par us, se mettre à travailler. Le Siècle s’empresse d’indiquer les moyens nécessaires pour dissiper le mauvais effet que peut produire, sur les républicains, le vote d’hier : FA maintenant que la Chambre a fait à l’es prit de concorde ce sacrifice momentané qui a pu paraître dur à quelques-uns, nous lui adressons un vœu. On lui a dit hier que si elle ajournait la révision, elle ajournerait par cela même la paix civile dans ce pays. Qu’elle se mette à l’œuvre dès demain. Et le Siècle trace le programme d’une série de « réformes », que la Chambre, on peut en être sûr, n’osera même pas aborder. Le XIX* Siècle se borne à jouir du moment présent : Nous sommes préservés de ce nouveau genre de pacification à la mode de l’Extrême Gauche. Nous nous en réjouissons dans la...