Extrait du journal
Nous avons dit que Vaillant avait signé son pourvoi en cassation. L’accomplissement des formalités qui s’imposent entre le moment où le pourvoi est formé et celui où le président de la Ré publique est saisi du dossier exigera un dé lai d’une vingtaine de jours. MM. Rouanet et Viviani, députés socia listes, se sont rendus samedi soir à l’Elysée pour porter le recours en grâce formé par quelques-uns de leurs collègues en faveur de Vaillant. Ils ont été reçus par le colonel Chamoin, officier de service, et dans la journée d’hier, la note suivante était communiquée à la presse : « Le pli cacheté remis hier soir à l’Elysée par MM. Viviani et Rouanet, et contenant, d’après l’indication de ces messieurs, un re cours en grâce, formé par un certain nom bre de députés en faveur du condamné Vail lant, a été envoyé, dès c* matin, sans avoir été ouvert, au ministère delà Justice, pour être annexé, selon l’usage, au dossier qui sera examiné par la Commission des grâ ces. » On dit que les députés socialistes, très froissés do ce procédé, vont s’en plaindre à la Chambre. La chasse aux anarchistes continue : une arrestation a été opérée hier à Saint-Denis, une à Mâcon, trois à Bordeaux. De plus une perquisition a été opérée à la librairie Tresse et Stock, à Paris, où l’on a saisi le volume de M. Grave sur la Société mourante et l'anarchie. On trouvera plus loin des détails. On mande de Londres qu’une explosion a eu lieu hier à la gare d’Islington. Un individu vint apporter un paquet adressé à un théâtre de province. Il paya l’affranchissement, puis se retira. Dix minutes après son départ, un bruit épouvantable retentit à l’endroit où le pa quet avait été placé, au milieu de beaucoup d’autres colis, et un commencement d’in cendie se déclara. Les employés, dont aucun n’avaü été blessé, n’eurent pas de peine à se rendre maîtres du fouet constatèrent que le pa quet cause de l’explosion renfermait des tubes en verre contenant du liquide. Une enquête a été ouverte à ce sujet....
À propos
La Gazette est le tout premier journal français à paraître grâce au soutien du cardinal de Richelieu. Créée en 1631 par Théophraste Renaudot, qui s’était vu octroyer ce privilège du Roi Louis XIII, La Gazette était la seule publication habilitée à annoncer publiquement les nouvelles venant de l’étranger. Il s’agissait de l’organe quasi officiel du Conseil du Roi détenant le monopole de l’information diplomatique et parfois des affaires intérieures. D’abord hebdomadaire, il devient quotidien à compter de 1792.
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