Extrait du journal

En attendant que le Parlement s’occupe de notre mâtine comme il le devrait, les jour naux poursuivent la campagne commencée. Malheureusement lo passé est bien fait pour donner peu d’espoir sur les réformes de l’avenir. Déjà la Justice nous confesse qu’elle ne révèle pas tout. Elle connaît des désor dres beaucoup plus graves qu’elle tait. Mais, si elle ne précise plus rien, elle continue d’attaquer les grands chefs, « chamarrés d’or », qui « agitent fastueusement des plu mes sur leur tête et traînent bruyamment à leur côté une arme inutile. » La Justice s’exprime ainsi : « Croit-on que, dans un pays, toutes les branches de l’administration puissent être saines, quand l’une d’elles est irrémédiable ment pourrie ? Les révélations que j’ai fuites sur la marine, et qui ne sont pas les plus graves que j’aurais pu faire, ne constituent pas un cas particulier. N'est-ce pas un ins pecteur en chef qui écrit ce mot terrible, dont on se refuse à comprendre la portée : ces faits ne sont pas accidentels ? Nou, il n’y a pas là d’accident. Ce n’est pas un cas particulier. » Partout les mêmes causes produisent les mêmes effets. Je l’ai dit à la tribune sous les huées, je le répète ici : la défense nationale est aux mains des incapables qui nous ont perdus il y a vingt ans. » Les contribuables ont sué pour eux des milliards : qu’en ont-ils fait ? Pour en avoir le soupçon, lisez les dépêches de l’amiral Rieunier qui, par hasard, arrivent au pu blic, et devinez le reste, si vous pouvez. » Sont-ils donc effacés,les souvenirs d’hier quand la patrie fut livrée par l’incapacité des uns, le crime des autres ? »...