Extrait du journal

été vendu par les Anglais, lesquels, ayant un monopole absolu, établissaient les prix comme bon leur semblait. Si bien que, pendant près de cent ans, on a vu, par exemple, des millions d’ou vriers du Lancashire gagner des salai res de cinq à six francs par jour, en travaillant du coton indien qui avait été acheté et qui serait revendu, sous forme de tissu, à des malheureux, gagnant si peu, qu’ils n’avaient qu’une poignée de riz les bonnes années, et que, les au tres, ils mouraient comme des mouches, emportés par la disette périodique qui était inévitable, pour peu que la récolte fût mauvaise, dans un pays qui ne pou vait avoir aucune réserve, puisque toute la richesse que le travail de ses habitants y créait, partait tout de suite pour l’ctranger. Et ce qu’il y avait d’admirable dans ce système d’exploitation, c’est d’abord qu’il était beaucoup plus efficace que la vieille méthode espagnole, parce que l’ouvrier, se croyant libre, donnait tout le travail qu’il pouvait donner, et puis...