Extrait du journal

L’affaire de Versailles M. CHARLES MAURRAS EST CONDAMNÉ A 8 MOIS DE PRISON L'audience. — M. Mourras refuse de ré pondre à un juif. — Les témoignages. — Les plaidoiries. — La déclaration de M. Mourras. Nous avons parlé, hier, du procès que le gouvernement a fait intenter par scs magistrats à MM. Charles Maurras et de Coupigny pour la manifestation qui s’est produite à Versailles le 1er décembre dernier. L’affaire a été appelée hier devant le tribunal correctionnel de cette ville qui était présidé par M. Worms. Bien que l’innocence des prévenus ait apparu éclatante au cours des débats, le pré sident Worms a prononcé les condanw nations suivantes : M. Maurras à huit mois de prison et 200 francs d’amende. M. Maurice de Coupigny à quatre mois de prison, 200 francs d’amende et mille francs de dommages-intérêts en vers M. Désirez. Ces condamnations provoqueront une vive réprobation parmi tous ceux qui ont le moindre souci de la justice. Les témoignages invoqués par les agents judiciaires du gouvernement étaient nuis. Les dénégations des accusés étaient formelles. L’audience n’a rien laissé sub sister de l’incrimination. Mais le président juif a condamné. « Les juifs ont dix-huit cents ans de fiel recuit sur le cœur », a dit un écrivain célèbre. Un a eu hier, à Versailles, une nouvelle preuve de la justesse de cette observation qui res semble à une sentence. Ce jugement est un scandale. « Ma race se vengera sur la vôtre », avait dé claré Dreyfus. Le président se l’est rappelé et a con damné. Nous empruntons à l’A ction Française, 3ui publie un intéressant compte-rendu c ce procès, les passages suivants : A midi et demie, l’audience est ouverte, et, après quelques affaires sans importance, l'huis* sier appelle les prévenus : « Maurras ! de Cou pigny ! » Notre maître et son jeune compagnon viennent prendre place. Derrière eux, au banc de la défense, M"* Marie de Roux, Noël Trouvé et Georges Leneveu. Au siège du ministère public, le substitut Dumas. C’est le juif Worms qui préside, assisté de MM. Huchart et Pourquery. Tout de suite, un incident vif et grave : Le président Worms demande à Maurras de décliner ses nom et prénoms. Celui-ci y consent. Le président continue : — Vous êtes prévenu de coups et blessures volontaires, de menaces de mort et de port d’arme prohibée. Avez-vous déjà été con damné ? » Maurras est debout d’un bond et s’avance dans le prétoire, comme s’il allait marcher sur le président Worms. D’une voix forte, il répond par les mots suivants qui se succèdent comme des coups d’épée : « Monsieur le président, maintenant que vous connaissez mon état civil, je dois dire que je...