Extrait du journal

n’aboutissent pas, ne peuvent pas abou tir et n'offriraient aucune garantie si elles aboutissaient ? L'impatience est très vive. Les convulsions turques devaient pro duire cette excitation. Les Puissances auront beaucoup de peine à obtenir que les vainqueurs prennent patience bien longtemps encore. Elles auront beau soutenir que leur insistance finira peutêtre par convaincre le nouveau gouver nement de Constantinople ; elles ne peu vent croire sincèrement elles-mêmes à leurs assertions. Elles restent unies jus qu’à présent et les nouvelles de Vienne et de Saint-Pétersbourg font supposer que cette union persistera. Mais on a vu surgir tant de fois des choses inatten dues pendant cette crise, qu’il n'est pas permis de compter absolument sur une entente complète. Il y a des intentions publiques, il est vrai ; mais on ne saurait dire jusqu'à quel point elles correspon dent aux volontés secrètes. 11 semble bien difficile d’empêcher une reprise du contlit entre les belligérants; des deux côtés on est trop convaincu de pouvoir triompher pour que l'armis tice se prolonge et pour que la paix soit signée sans plus de retard.L’argent man que partout et, malgré les efforts nom breux tentés de divers côtés, on ne peut remplir les caisses vides. L’argument financier, qui devait obliger à la paix, pourrait aussi servir à précipiter la guerre. Sans se battre, on dépense beau coup et on ne reçoit rien. Malgré tout ce trouble, il règne dans les capitales européennes un certain optimisme. On semble se détourner totalement des Jeu nes - Turcs qui provoquent plus de dégoût que de colère, il semble même que si la dernière révolution avait pour effet de liquider à fond la question de la Turquie a Europe, on n’en serait pas contrarié. — A. B....