Extrait du journal

sur sa tète ; un manteau est jeté sur ses épaules. Alors une voix se fait entendre au-dehors : —Cette procession finira-t-elle ? où donc est-il ce prêtre réfractaire dit ? cette voix. Et les satellites du crime, impatiens de saisir leur proie, pénètrent avec leurs torches dans les caves devenues dé sertes. Ils rencontrent Philippe au milieu de l’escalier, et dirigeant la clarté de son côté : — Ce n’est pas encore lui, dit l'un d’entre eux, mais si l’on m’en croyait on ferait justice de tous ces fanatiques qui viennent en ces lieux conspirer contre les lois et con tre le peuple ; cela servirait d’exemple aux autres... En parlant ainsi ils s’éloignèrent, et s’enfoncèrent sous les voûtes, où ils supposaient que la victime qui leur était désignée devait être encore. Philippe atteignit le haut des degrés, et rejoignit sans obstacle l'abbé de Fénelon, qui s’écria en le serrant dans ses bras : — O mou frère ! je vous croyais perdu ! Le scélérat que vous avez vu près de moi, instruit par quelque lâche dé lation de nos pieux exercices, après m’avoir retenu long temps par d’insidieuses questions, m’a enfin déclaré qu’il était informé de ce qu’il appelle nos rassemblemens sédi tieux : Je sais de plus, a-t-il ajouté, qu’en ce moment même un des liens fanatise le peuple ; mais on connaît l’endroit obscur où se trament vos complots ; l’autorité en garde les issues, et si tou adroite popularité te dérobe pour quelques iustans encore à notre vengeance, tu.peux compter que ton remplaçant paiera pour toi ! Les deux prêtres reconnurent le doigt de Dieu dans la façon toute miraculeuse dont Philippe ava t été sauvé ; et rentré chez lui, celui-ci se perdit en vaincs conjectures sur l’être mystérieux qui l’avait protégé. VI. Le soir, le prêtre se coucha l’esprit tellement préoccupé...