Extrait du journal
On pourrait écrire une belle page sur te roi François II qu’on enterre de main à Arco. Ce n’est peut-être pas le moment. Les amis de La Libre Pa role sont, comme les autres, harassés par les corvées et les courses du Jour de l’An ; ils me sauront gré de ne pas forcer leur attention. Il faut se conten ter de quelques notations rapides, souligner à la hâte quelques points à méditer pour ceux qui, même à cette époque de l’année, ont du loisir pour penser. Ce qu’il convient de rechercher, comme toujours, c’est la façon dont les Français sont mis dedans par de plus malins qu’eux. Plantons le décor d’abord. Un pays enchanté, un éblouissement des yeux, une féerie réalisée, Naples et son golfe. Sur ce rivage embaumé vivent des gens beaux comme des demi-dieux, paresseux comme des lézards, qui, dans les nuits radieuses, chantent des romances à leur amie. Ils n’ont point besoin d’alcool comme nos ouvriers de labriques, usés, exténués, anémiés par un labeur sans trêve. Une assiette de macaroni, un verre d’eau pure et les Voilà heureux et s’allongeant pour îles siestes délicieuses. Le roi est adoré de ses sujets dont il a les défauts et les qualités. Il fait mettre en prison ceux qui conspirent Contre lui, mais il n’a rien de cette sombre crapule de Crispi qui, après avoir, domine il l’a raconté lui-même, fabriqué des bombes d’assassin, ense velit ants dans les ergastules les malheureux paysans de Sicile coupa bles d'avoir crié qu’ils avaient faim. Quels sont nos rapports avec ce petit -uverain ? Ce que logiquement ont être Si un officier français se présentait en uniforme sur le terri toire d'un de ces petits chefs d’Etat comme le roi de Naples, les ducs de Parme, de Modène, de Toscane, il ne pourrait courir qu’un danger : celui d’être étouffé sous des fleurs. Songez donc ! La grande nation française 1 Quel respect elle inspire à tous ces principicules !...
À propos
Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ».
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