Extrait du journal

-me, survenu quelques jours auparavant. On pré tendit que le personnage de la place Beau vau, pressé d’argent, avait perdu la tête et, dans un moment d’affolement, commis ce crime dont l’auteur n’a pu être retrouvé... puis l’on parla d’autre chose et les années passèrent lorsque, brusquement, dix de ces années s’étant écou lées, on apprit la mort, à Audierne même, du personnage jadis tout puissant a la place Beauvau. Il venait de mourir, mais sous un faux nom. Il laissait une veuve, la fille d’un pêcheur quil avait épousée et qui n’avait jamais connu l’identité véritable de celui dont elle avait porté, pendant plusieurs années, le pseudonyme. On dit que cette femme vit toujours et continue de recevoir, à de réguliers intervalles, d’une source inconnue, de légers subsides, de même que son mari, lorsqu’il vivait, recevait, tous les trois mois, une petite rente. Mus quelles n’ont pas dû être, pendant les dix années qu’il vécut dans ce pays d’Audierne, les réflexions de l’homme, arraché brusque ment à son boulevard et porté dans la lande, trouvant tout d’un coup sous ses pas, au lieu de l’asphalte coutumière et si douce, l’aspérité des routes de la côte 7 Les pêcheurs n’ont point, c'est certain, soupçonné le drame. Ils ont passé, indifférents, ù côté de l’Etranger installé au près d’eux et vivant de leur vie au point de finir par leur ressembler comme un frère... Billy....