Extrait du journal
Je ne suis pas de ceux qui, raillant le martyre, Hissant les Majestés sur le dos des passants, Agenouillent la Lyre Devant les tout - puissants. Ma Strophe, ayant au front l’étoile et la cocarde, Sévère aux courtisans, dédaigneuse aux valets, Chante pour la mansarde Et non pour les palais. Mais, puisque mon pays te salue et le fête, Je viens mêler, avec le chant de mes pipeaux. Le salut du poète A celui des drapeaux. > - . il - m mm ■ O grand-duc, est-il vrai qu’un frisson d’epopèe Soulève ta patrie et morde ses seins blancs, Chaque fois que l’Epée Sonne autour de nos flancs? Est - il vrai que tu sois soudain pâle de honte, Comme si nous avions subi les mêmes torts, Quand une clameur monte De l’ombre où sont nos morts 7 Est-il vrai que l’espoir de venger nos deux races S’épanouisse en toi comme une fleur de sang, Quand les corbeaux voraces Nous raillent en passant? Si c’est vrai, gloire aux dieux ! La lutte sera belle ; Car des rêves nouveaux hantent l’humanité, Et ce sera pour elle Que nous aurons lutté! Ce sera pour la joie immense de la terre Que nous aurons collé d’un geste souverain Le clairon militaire A nos lèvres d’airain ! Ce sera pour sauver l’agneau qui hèle et tremble, Ce sera pour traquer les loups et les soudards Que nous aurons ensemble Levé les étendards ! Même aux terribles jours où la guerre inhumaine Nous armait contre vous au gré du sort moqueur, Vit-on jamais la haine Nous déflorer le cœur? N’avons-nous pas, malgré la consigne sévère, Quand vos drapeaux berçaient sur nous leur large vol, Bu dans le même verre Devant Sébastopol? Va, que le sort consente ou proteste, nous sommes La vertu, l’équité, l’honneur, le droit vivant : La même foret d’hommes. En ma relie dans le vent 1 Hourra ï soyons les bons chevaliers de l’Idée, J^es deux peuples altiers luttant contre l’enfer, La poitrine bardée De justice et de fer. S’il est encor des chefs que le sang versé grise, Arrachons les lauriers de leurs fronts impudents, Et que notre main brise La coupe entre leurs dents !...
À propos
Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ».
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