Extrait du journal
« Combien ont poussé un sonpir de soulagement, s’écrie Drumont dans La France juive devant l'opinion, en constatant que le capitaine du port avait eu ce jour-là une distraction volontaire, que le vieux Neptune était du complot, et que, flammes aux drisses, toutes voiles aux vents, le navire avait gagné le large, et, sur le ceruleum de la mer et sous l’azur du ciel, voguait heureux et triomphant en portant à son grand mât les chères couleurs de la Patrie. ./ /■*■ ï.-. Ce navire, dont parle Drumont, c’est la France Juive, ce brûlot terrible qui a causé de si effroyables ravages dans le camp d’Israël, et il faut avouer qu’elle coûte cher, au « capitaine du port », sa dis traction ! ^ /; Arthur Meyer, qui voulait jouer les grands pro phètes, dont il se croit, bien à tort, le descendant, au dire de M. le docteur Favre, s’écriait, au lende main de l’apparition de la France Juive : on n'en parlera plus après le grand prix. Le grand prix de 1886 a passé, et la question juive s’est implantée profondément dans ce pays. Chaque livre de Drumont décupla le nombre de ses disciples, et quand le premier numéro de La Libre Parole fit son apparition, l’antisémitisme n’était déjà plus seulement dans le coeur de quelques mil liers de Français : il était un courant formidable, irrésistible, analogue à celui qui se dessina au moment des Croisades. Arthur Meyer prophétisa de nouveau l’avortement prochain de La Libre Parole. Aujourd'hui, il peut saluer, comme tout le monde, le millième numéro d’un journal dont per sonne n’ose plus annoncer la mort, qui est l’espoir et la joie des vrais Français, et dont les Juifs, les cosmopolites, les fripons et les traîtres ne parlent qu’avec une secrète terreur. L’œuvre de libération s’avance. Q.ui sait ? Mille autres numéros ne sortiront peut-être pas de nos presses ua5 que le dernier carré de l’ennemi soit...
À propos
Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ».
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