Extrait du journal
seulement l’explosion qui rate, mais toutes les conséquences et déductions qu’on en pourrait tirer. Voyez par exemple la bombe de la rua Monceau. Hier matin elle avait des pro portions gigantesques, c’était le réveil terrible des dynamiteurs et vous voyez d’ici le parti qu’un homme éloquent comme M. Dupuy en aurait infaillible ment tiré : — Messieurs, les malfaiteurs qui ont déclaré une guerre à mort à la société re commencent leurs sinistres exploits... Défendons-nous; défendons la société... Oublions nos vaines querelles; serrons nos rangs ! Par malheur, il a fallu qu’un valet de chambre ou un concierge, dans un élan de générosité malencontreuse, jetât la bombe au milieu de la rue. Dès lors, la bombe Monceau cessait d’être un mena çant symbole, et la Préfecture elle-même en est réduite à déclarer que cette bombe n’était qu’un pétard... Hélas ! hélas ! pauvre Raynal ! A. de Boiaandré. UN DEFENSEUR DE RAYNAL Le Siècle, journal de M. Yves Guyot, dont le nom fut fréquemment prononcé ces jours derniers à propos des Chemins de fer du Sud, publie l’entrefilet sui vant : La position d’un ministre qui fait quelque chose est bien agréable. Pendant dix ans, depuis 1883, on n’a pas cessé de lancer à la tête de M. Raynal « les conventions scélérates ». Il a été couvert de calomnies et d’insinuations de tous genres. Une campagne de baisse est soulevée par M. Camille Pelletan, rédacteur principal de la Voie ferrée, contre les Compagnies du Midi et de l’Orléans. Le Conseil d’Etat lui prouve, une fois de plus, qu’il prend sa passion pour des arguments. Alors voici les bons journaux, comme La Libre Parole et la Petite République, qui demandent la mise en accusation de M. Raynal. Il est évident qu’elle ne peut aboutir; mais on voit que, s’il dépendait d’eux, les aimables socialistes se débarrasseraient de tous les hommesqui, ayant passé au gouvernement, ne les y ont pas installés. C’est rassurant. Une chose beaucoup moins rassurante encore pour certains hommes politiques que chacun nomme, c’est que l’instruc tion sur les Chemins de fer du Sud est loin d’être close. Quant à la défense de M. Raynal par M. Yves Guyot, elle est tout simplement touchante et démontre une fois de plus que l’infortune rapproche les vrais amis. N’est-il pas beau de voir l’auteur des Petites Conventions des Chemins de fer du Sud soutenir avec tant de chaleur l’auteur des Grandes Conventions scélé rates. On dirait des frères Siamois ! Nous ferons seulement observer à M. Yves Guyot que M. Raynal, plus crâne que lui, a demandé lui-même sa mise en accusation. II est vrai — comme l’a remarqué M. Gauthier (de Clagny) — que M. Raynal se sent protégé par la prescription. C’est peut-être pour cela qu’il est si brave. A. de B. LA CUISE MISTËIBLLB...
À propos
Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ».
En savoir plus Données de classification - ferrier
- dupuy
- raynal
- casimir-perier
- barthou
- burdeau
- aigoin
- edouard drumont
- millerand
- stuart mill
- france
- orléans
- chambre
- montmartre
- jumel
- pont-sur-seine
- roche
- panama
- paris
- alle
- conseil d'etat
- parlement
- bt
- grand-orient de france
- lycée henri iv
- la république