Extrait du journal
Au début de la séance de l’après-midi, la Chambre fut appelée à se prononcer sur la projet de loi autorisant l’installation d’un lycée de jeunes filles dans l’ancien couvent des Dames zélatrices de la Sainte-Eucha ristie, à Paris, rue de Douai. Grâce à M. Piou, le ipays saura quel ca ractère particulièrement grave d'injustice a revêtu la confiscation de ce couvent. M. Brisson croyait, en effet, faire adopter le projet à main levée lorsque M. Piou de manda la parole. Ce projet, déclara l’éminent orateur ca tholique, consacre une grande injustice et crée un précédent dangereux. M. Piou. — Le gouvernement ne vend pas en justice l’immeuble comme la loi lui en fait un devoir. Il prend un détour en recourant à l’ex propriation publique et en sc réservant d’ac quérir l’immeuble, à l’amiable des liquidateurs, au prix fixé d’avance par lui Des congréganistes, dans la misère, vont se trouver frustrés par cette opération de la pen sion alimentaire qui leur a été promise. M. Briand, président du Conseil, indiquai! nettement, en 1003, quelle était leur situation. (Mouvements divers.) Vendre à l'amiable après expropriation, cest une trouvaille. (Applaudissements à droite.) La loi de 1001 exige que les immeubles soient vendus à la barre du tribunal de façon à por ter au maximum le prix du gage des créanciers et des congréganistes pauvres, tirés bien à i droite.) Bien ne prouve que le prix de 2,500,000 francs fixé par les experts ne serait pas dépassé, si on mettait l’immeuble aux enchères. Déjà un acquéreur avait offert, antérieurement aux liquidateurs, cette même somme. Pendant sept ans, le gouvernement a tergi versé ; le liquidateur attendait, et les religieuses aussi. En 1910, le traité est sorti des pouvoirs pour être soumis à la commission de l’enseignement et à celle du budget, A la Chambre de voir si elle peut le ratifier. (Très bien à droite.) Un pareil accord n’est pas valable, parce qu’il n'y a pas en présence deux volontés distinctes, mais l’Etat et le liquidateur qui est son agent. (Très bien à droite.) Il est inadmissible que l’Etat, par une ruse de procédure, se libère de ses obligations. Que l’Etat se conforme donc à la loi de 1901 et achète l’immeuble dans une vente en justice. Quel risque peut-il courir? Un seul, c’est de payer l immeuble à son juste prix. (Applaudis sements à droite.) Et M. Piou termine par ces paroles très applaudies au centre et à droite : M. Piou. — Il ne suffit pas de faire de bonnes affaires ; il faut faire des affaires loyales. Toute l’habileté politique ne consiste pas à s’enrichir aux dépens des pauvres et des malheureux. Je demande à la Chambre d’ordonner que la vente se fera dans la forme voulue par la loi de 1901, c’est-à-dire devant le tribunal. M. Caillaux se sent tout de même dan* l’obligation de répondre. 11 dit donc que le prix de 2.500.000 francs * accepté par l’Etat dépasse de -400.000 francs...
À propos
Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ».
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