Extrait du journal

Après nous avoir étonnés nous-mêmes, le silence obstiné de M. le ministre de l’agriculture commence à étonner nos con frères. L’éminent rédacteur en chef de Ylntransigeant, Henri Roche fort, commente ainsi ce silence ministériel dans son numéro d'hier : « On a demandé à M. Jean Dupuy, devenu ministre après avoir été, comme huissier, obligé de vendre sa charge, dans quelles cir constances il s’est trouvé, pour une somme de cinq cent mille francs, créancier de ces gens-là, et comment il est parvenu à se faire, au mo ment psychologique, rembourser intégrale ment, alors que les autres porteurs de créan ces en sont pour une quarantaine de mil lions. , „ . m. Jean Dupuy n’a pas tente d expliquer ces divers phénomènes. » D’autre part, les malheureux dépouillés par la Rente viagère se sont réunis samedi dernier à l'effet de constituer un comité de défense. Ce comité se propose d’étudier s’il n’y aurait pas un moyen juridique de faire restituer à la liquidation de la banque Girard les millions qu’elle a touches grâce à la complaisante inaction des pouvoirs publics. Et le Pigaro, qui nous en donne la nou velle, la fait suivre des réflexions suivan tes : Ces créanciers n’ont pu, disant quelques^ uns, être désintéressés qu’avec l’argent puisé à la caisse de la Rente viagère. Connaissant l’escroquerie, ils deviennent, par le fait, res ponsables de cette escroquerie, et doivent rembourser l’argent acquis aux dépens des victimes de la Rente viagère. Il est évident que cette prétention sera ad mise ou repoussee par les tribunaux, suivant l’époque à laquelle on fera remonter la date de la faillite Humbert. M* Linol, qui a fait prononcer cette faillite, a soulevé de ce chef un incident gros de conséquences, car, sui vant la date qui sera fixée, tous ceux qui on...