Extrait du journal

nes, qui ont si cavalièrement répondu aux revendications des mineurs, doivent commencer à regretter quelque peu leur intransigeance. Le gouvernement, qui a assisté impas sible aux débats fort longs cependant qui ont eu lieu entre le syndicat des mi neurs et celui des patrons, s’est décidé à donner signe de vie la veille de la grève : il a mobilisé toutes les troupes de la région et les a expédiées aux bords des diverses fosses. Les mineurs, avant de se mettre en grève, ont pris l’engagement de rester cal mes, et, jusqu’alors, on ne signale qu’un seul cas de violence commis la nuit con tre la demeure d’un porion. Une cartou che de dynamite, placée contre la porte d’entrée, a fait explosion. Un corps d’armée tout entier serait im puissant à empêcher le retour de pareil l'ait, si l’énerguméne qui a commis cet acte de violence a l’idée de recommencer. On dit aussi qu’une patrouille aurait été attaquée la nuit par une bande de grévistes. Ce sont là des faits regrettables. Les soldats qui formaient cette patrouille n’avaient rien fait pour mériter la haine des grévistes. A l’attaque imméritée dont ils étaient l’objet, ils pouvaient répondre par la force. Et alors, il serait arrivé un malheur qu’il faut éviter à tout prix. Nous avons déjà trop de Fourmies, et nous ne voulons pas une répétition de cet odieux massacre perpétré par un Juif prussien contre des femmes et des en fants. « Pas de Fourmies », telle doit être la consigne donnée aux soldats qui sont làbas. Mais que, de leur côté, les grévistes gardent le calme qui convient, et qu’ils ont promis de conserver jusqu’à la fin. Ad. Papillaud....