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La Libre Parole, 21 septembre 1893

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La Libre Parole
21 septembre 1893


Extrait du journal

arrivés la nuit dernière pour renforcer le service d’ordre. A Liévin Les patrouilles de grévistes ont été très nombreuses, cette nuit, aux abords des fosses. Un chef de coupe du n® 3 des mines de Lens, qui se rendait au travail, a été fait prisonnier et emmené par les grévistes sur la place de Liévin, où se trouvaient plus de deux mille manifestants. 11 a été relâché, après avoir juré fidélité à la grève. A part cet incident, la nuit a été calme; les gendarmes à cheval et des dragons, ve nus de Lens, assuraient le service d’ordre. Troubles dans la concession de Lens Dans la concession de Lens, la nuit de mardi à mercredi a été très agitée. A la fosse numéro 0, de nombreux grévistes, postés devant la porte d’entrée, refusaient de laisser passer les porions, les mécani ciens et les chauffeurs. La gendarmerie a dû intervenir pour permettre à ceux-ci de pénétrer dans les mines. A la fosse n° 11, environ 200 grévistes ont contraint le surveillant de nuit de mettre les leux bas de la machine d’extraction et ont empêché les maçons travaillant à des construction d’arriver auprès des bâti ments. A la fosse n° 12, plus de 150 grévistes ont empêché également les maçons, occupés à cette fosse encore en percement, de péné trer sur les chantiers; des pierres ont été lancées et des carreaux de fenêtres brisés. Pas de mécaniciens à Meurchin Aux mines de Meurchin, on peut dire que la grève est absolument générale. Aucun des mécaniciens ne veut travailler pour faire fonctionner les machines destinées à épuiser les eaux, et la Compagnie ne trouve pas même un ouvrier pour procéder aux chargements des charbons accumulés dans ses dépôts. Aux mines de Droeourt, environ 500g ré vistes de ce charbonnage se sont rendus, cette nuit, a Billy-Montigny, où ils ont cerné les fosses dans le but d’empêcher la reprise du travail, qu’on prévoyait. Les mineurs repoussés par la police Une trentaine de mineurs ont voulu em pêcher le travail aux abords des mines de Bruay. Le commissaire de police est arrivé avec une escouade d’agents et quelques soldats qui ont repoussé ies mineurs. Ceux-ci ont annoncé qu’ils reviendraient demain en plus grand nombre. A Maries, le chômage est complet. Tout est calme. DAIS LE IORD Vive la grève !... Hier, sur plusieurs points du bassin d ajfiche, ou le chômage n’est que partiel, les grévistes sont allés comme les jours prece dents a la sortie des fosses, drapeau du syndicat en t te, pour attendre les mineurs qui continuent a travailler. Quand les miripars sont sortis des lusses, ils ont été ac cueillis par des cris de : « Vive la grève ! » ils étaient protégés par la troupe et la gendarmerie. Il y a eu, toutefois, quelques pe tites bagarres auxquelles les femmes aussi ont pris part. Sur d’autres points de la Compagnie d’Aniehe (section de Douai), les grévistes n’ont pu parvenir à passer, les routes étant gardées par la gendarmerie. La réunion de Douchy Un millier de mineurs se sont réunis, avant-hier soir, dans la salle Dumont. M. Moclié a fait le procès de la Compagnie de Douchy, dont quelques ouvriers seule ment sont en grève ; puis il a fait appel à la solidarité ouvrière en faveur de la grève générale ; il a « flétri » le juge de paix qui a déconsaillé la grève. Le citoyen Prévost a analysé les revendi cations des ouvriers et a fait également appel à la greve générale qui, mise aux voix, a été votée à l’unanimité. Apres un appel au calme fait par le ci toyen Moché, la séance a été levée aux cris nombreux de : « Vive la grève ! » Coups de bâtons Hier matin, vers cinq heures, un groupe de manifestants étaient postés près du pas sage a niveau de Marais-Warendin. Des coups de bâtons ont été échangés au passage des mineurs récalcitrants à la grève. Beaucoup de femmes ont pris part a cette échauffourée. A Aniche chômage complet Dans le bassin d’Aniche, division de Douai, le nombre des grévistes a augmenté d’environ 300; il atteint le chiffre de 916 sur 1,028 ouvriers. Mais l’une des fosses, celle de Ouesnain, travaille toujours. Dans la division d’Aniche le chômage est com plet, et la compagnie a fait remonter le» chevaux. Arrestation de grévistes Une patrouille militaire a dispersé, hier, près de Somain, une bande grévistes et a fait plusieurs arrestations. Trois ont été maintenues; ce sont celles de trois mineurs de Somain qui ont été con duits aussitôt à la prison de Douai. A Anzin, la descente est complète. On annonce qu’aux mines d* Douchy, jusqu’alors réfractaire*, ia grève a éclaté hier matin, Nouveaux renforts Cent soixante-quinze hommes du 1er ré« giment de ligne sont partis pour Siu-le-Nooie. Trois cents hommes sont partis hier pouf les puits d’Aniche. DANS FHÉRAVW La grève s'étend La grève de Graissessac s’est étendue ad....

À propos

Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ».

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