Extrait du journal

paquets, pour ne pas donner l’a larme... Polichinelle, d’ailleurs, qui est violent quoique fourbe, et mal élevé quoique astucieux, n’a pas su s’y prendre avec Gogo ; il a traité de « voyous » et de « canailles » les Français trop géné reux qui l’avaient délivré de la prison où les Autrichiens l’avaient prudem ment enfermé pour l’empêcher de cau ser du scandale sur la voie publique européenne. Gogo, qui est pourtant de bonne composition, a trouvé la plaisanterie un peu forte, et il s’inquiète de savoir ses économies entre les mains de ce Polichinelle, qui non seulement est malhonnête, mais qui encore est in civil... Quant aux alliés que Polichinelle espérait s’être créés dans le monde, ils se montrent d’une froideur de glace quand il s’agit d’aborder la question d’argent. Ils plaignent Polichinelle — ce qui est le fait d’hommes de cœur, mais ils refusent de l’assister dans ses besoins — ce qui est le fait d’hommes avisés. La comédie est, comme l’histoire, un perpétuel recommencement. Tout cela finira comme les classiques Atellanes. Nous verrons Polichinelle ban queroutier succéder sur l’affiche à Po lichinelle conquérant... Il semble déjà qu’on aperçoive dans la coulisse le commissaire légendaire qui vient mettre la main au collet de ce mauvais sujet de Polichinelle, qui est pour lui une vieille connaissance, et lui dire : « Polichinelle, vous êtes décidément incorrigible ! A peine libre, vous avez recommencé à faire des dupes. » EDOUARD DRUMONT....