Extrait du journal

L’AMTEER P0ERSE1VI Nous n’avons pas eu grand mérite à pré voir l’issue de l’instruction ouverte par M. de Vallès sur les chantages tentés contre les Chartreux. Il y a déjà longtemps que ce sont les écri vains indépendants assez audacieux pour dénoncer les prévaricateurs qui sont pour suivis et frappés par la justice. M. Besson ayant accusé M. Edgar Com bes de chantages successifs, c’est M. Besson qui sera poursuivi : ainsi l’a décidé M. de Vallès, en faisant du même coup bénéficier d’un non-lieu ceux que le journaliste avait désignés comme les intermédiaires du chantage. La procédure suivie nous avait édifiés dès l’abord sur le but poursuivi comme sur la sérénité d’àme des accusés. M. Edgar Combes, fonctionnaire, accusé d’avoir trafiqué de ses fonctions, n’avait qu'une juridiction compétente pour pour suivre son accusateur : la Cour d’assises, où la preuve est admise, où M. Besson eût prouvé ses dires ou laissé voir le néant de ses accusations. M. Combes fils n’a pas voulu de ce lumi neux débat. A son usage et pour son cas spçcial a été inaugurée une procédure spéciale : quoi que les noms de l’accusateur et de l’ac cusé eussent été publiés dans tous les journaux de France, quoique l'accusateur demandât chaque jour des juges, c’est contre X, contre inconnu qu'a été ouverte une instruction, et c’est un comparse non fonctionnaire, à l’abri de la Cour d’assises, qui a déposé une plainte contre M. Besson, pour permettre à Combes fils de se défiler. Pour ce qui touchait le principal* accusé, le juge ignorait l’accusateur, il restait dans les ténèbres et le mystère, il n’ouvrait d’instruction que contre inconnu. Il ne retrouvait ses lunettes que pour instruire la plainte du comparse justiciable de la correctionnelle. Qui n'aurait son opinion faite après celte comédie? Qui pourrait encore surprendre la décision du juge de Vallès de poursuivre l'accusateur ? Nouâ savons bien que notre personnel politique actuel n’a cure des flétrissures de l’opinion : il lui suffit d’éviter le con tact du gendarme, d’obtenir quitus de ma gistrats domestiqués. - Mais nous savons aussi que le comique expédient du juge de Vallès n’apporte qu'une solution provisoire, et nous restons confiants dans les éclaircissements de de main. i M. Besson n’a pas dit son dernier mot. Les Chartreux non plus. • Albert Kenntot....