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La Libre Parole, 28 mai 1903

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La Libre Parole
28 mai 1903


Extrait du journal

Altercation entre deux officiers terri toriaux II y a quelques mois, au moment de la convocation des territoriaux, une scène regrettable se produisit devant la troupe, entre deux officiers. L’un d’eux, faisant fonctions de capitaine, était à cheval, en tête de sa compagnie; l’autre, lieutenant également, était en tête de son peloton. En présence des soldats en marche, ce dernier se permit, à plusieurs reprises, de Persifler son chef, qui, lassé, lui donna ordre do se taire. L’autre continua, devint provocant, et, à la suite d’une véritable altercation, l’épi thète do sale Juif fut lancée parle fonction naire capitaine à l’adresse du provocateur, qui, en effet, appartient à la race d'Is raël. . Il y eut échange do témoins, et malgré l’intervention d’un officier supérieur, la rencontre eut lieu. Le lieutenant juif fut blessé au ventre. Cela ne pouvait contenter Israël. L’officier injurié, provoqué, fut puni de quinze jours d’arrêts de rigueur : • pour avoir, pour un motif futile, gravement in sulté un officier de son grade, en présence de la troupe, et s’être battu en duel malgré la défense formelle qui lui avait été faite par son colonel. » Le même officier fut ensuite déplacé et versé dans un autre régiment. Quant à l’autre, comme on n’ose pas toucher à Israël, et bien qu’il ait été le vé ritable provocateur, comme nous allons le prouver, il ne fut ni puni, ni déplacé. La victime ne voulant pas rester sous le coup de l’accusation portée contre lui d’a voir insulté son adversaire « pour motif futile » adressa successivement plusieurs réclamations. Après quatre mois d’insistance il reçut enfin l’autorisation d’apporter des témoi gnages à l’appui de son dire. Il demanda alors par une circulaire adressée à chacun des soldats et grades de sa compagnie, de relater avec impartialité et franchise ce qu’ils savaient des détails de la querelle. Sur IJiO circulaires envoyées, dix ont été retournées par la poste, les destinataires étant partis sans adresse. Parmi les 130 autres, aucune ne mettait les torts du côté du fonctionnaire capi taine. Environ 10 répondaient d’une façon insignifiante. Enfin, 107 étaient unanimes pour mettre les torts du côté du lieutenant juif, décla raient qu’il était l’agresseur et l’accusaient d’avoir prononcé des paroles contraires à la discipline. L’officier injustement puni remit 25 de ces déclarations à l’autorité militaire qui n’en a tenu aucun compte, car au mois d’avril dernier, il était avisé que rien ne pouvait être changé aux dernières déci sions. Le jour même, éco?uré, indigné d’un tel déni de justice, la victime du Juif démis sionna. Supposons pour un instant que l’officier juif ait été provoqué dans les conditions que nous venons de raconter, qu’il ait été puni de quinze jours d’arrêts de rigueur et déplacé, et qu’il ait pu établir, par les nom breuses dépositions de ses soldats, que son autorité avait été gravement méconnue, on entendrait alors les cris do la tribu d’Is raël et de la Ligue de Trarieux. Le colonel aurait été mis en non-activité et le chef do bataillon puni de trente jours d’arrêts de forteresse. Comme il no s’agit pas d’un Juif, il ne saurait y avoir de droit et de justice. C* Z. — ■ ♦ — LE DRAPEAU ROUGE...

À propos

Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ».

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