Extrait du journal
Les filles du Saint-Esprit Au cours fies déplorables événements qui viennent de se dérouler en Bretagne, il a été chaque jour question des tilles du Saint-Esprit, puisque ce sont des religieuses appartenant à celte congrégation qui tiennent les écoles du l’olgoi't, de Vloudanicl, de Saint-Méen et de presque toute la Bretagne. Bien n’est intéressant comme l’étude de la constitution et des statuts de cet Ordre, d’au tant que c’est un des plus considérables et des plus nombreux qu’il y ait en France. Comment s’étonner que ces religieuses soient aimées des populations bretonnes et défendues par elles avec tant d’opiniâtreté, quand ou sait que leur congrégation date dans ce pays de près de deux cents ans. Elle fut en effet établie primitivement au bourg de la paroisse de Plérin, près de SaintBrieuc, vers 1706, par l’ordre de Mgr Vivet de Montelus, évêque du diocèse. Ainsi, depuis près de 200 ans, des Filles du Saint-Esprit ont, dans ce coin de Bretagne, soigné des malades, secouru des pauvres, instruit des enfants. Pendant tout ce laps de temps, les Bretons n’ont pu contracter avec elles que des liens d’affection et de reconnaissance. Une courte lacune seulement a eu lieu dans leur service du bien, c’est à l'époque de la Ré volution, quand leur congrégation, comme beaucoup d'autres, fut dispersée. Cette disper sion, il est vrai, fut de courte durée, puisque, reconstitué vers 1809, l’Ordre des Filles du Saint-Esprit était approuvé par décret impé rial du 13 novembre 1810. En sorte que ces religieuses sont parfaite ment autorisées et en règle avec les pouvoirs publics, et ce n’est que par une interprétation arbitraire de la loi de 1901, que M. Combes peut persécuter ces bonnes Sœurs et assouvir contre elles sa vieille haine de Défroqué. Faut-il que cette défroqué en ait à se faire pardonner par ses protecteurs ! Le costume des filles du Saint-Esprit est agréable à l’œil par sa couleur et sa simpli cité: 11 est complètement blanc, sauf le bord intérieur de la coiffe qui est noir. Tous leurs vêtements sont en laine ou en coton ; jamais de soie, c’est formellement interdit par les statuts. De même que pour le chapelet, ou plutôt le rosaire qui pend à leur côté, il est ordonné que la monture en soit de fil de fer ou de cuivre. L’argent serait un luxe qui ne leur est pas permis. H n’est point de république où on vive sur un plus grand pied d’égalité que chez les filles du Saint-Esprit, puisqu'il n’y a même pas, chez elles, comme dans beaucoup d’autres congrégations, de Sœurs converses, c’est-àdire des Sœurs spécialement occupées aux services intérieurs et aux gros ouvrages. Ces services sont faits successivement par chacune des Sœurs ; c’est ainsi que chacune d’elles, à tour de rôle, sert à table les autres Sœurs pendant une semaine. On attache à cette égalité une telle impor tance que dans une maison détachée de la principale où il n’y aurait que trois Sœurs, il...
À propos
Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ».
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