Extrait du journal

C’est d’une vieille connaissance à moi qu’il s’agit, d’une vieille connaissance (pie je c,voyais à jamais enterrée dans les vignobles de l’Aveyron ; vous avez bien compris (pie je veux parler du sénateur Joseph Fabre. Depuis le jour où le jury de la Seine l’avait Rétri, Joseph Fabre n’avait pas tenté de remonter sur l’eau, si je puis m’exprimer ainsi à l’occasion de ce sé nateur pochant. A la première audience de la Haute Cour, il n’avait point paru, et je dois re connaître qu’on avait unanimement rendu hommage à sa réserve. « Quand il a été établi qu’on est monté ivre à la tri bune du Sénat, ou n’a plus le droit de juger », disait-on. M. Joseph Fabre a donc sagement agi en se récusant luimôinc. Gela vaut bien mieux que s’il eût obligé ia défense à le récuser pour cause d’ivrognerie. C’était (loue bien, mais ce n’était qu’une fausse sortie. Joseph Fabre qui, décidément, ne so rend pas compte do son état, demande maintenant à siéger, et, à ce propos, les journaux publient des lettres démesurées qu’cchaugcnt entre eux Morellet et Fabre. Les deux compères savent fort bien que le sénateur qui a manqué d’assister à une audience ne peut concourir au ju gement. Mais celte règle absolue sera violée par la majorité du Sénat comme elle eu violera bien d’autres. Doue Joseph Fabre siégera. Entre doux plaidoiries il ira déguster quelques...