Extrait du journal

Qui a l>u. boira... M. Joseph Fabre, qui était, nous ap prend la Patrie, retenu jusqu'alors dans l’Aveyron pour y faire les vendanges, fait annoncer dans les journaux du soir qu’il me poursuit devant la cour d'as sises pour l’article que j’ai publié hier matin. Décidément, cet intrépide vide-bou teilles sénatorial est incorrigible, et ce n’est pas lui qui fera mentir le vieux proverbe : i« Qui a bu boira. » Nous reviendrons donc, Joseph Fabre et moi, devant le jury de la Seine, et, comme j’ai pour la justice du peuple la même confiance que jadis, je serai, je n’en doute pas, acquitte, et la <« grive do l’Aveyron » aura le désagrément de sol der une seconde fois quelques kilos de papier timbré. Au fait, qu’ai-je dit en cet article? Que M.Joseph Faure était un sénateurpochard. Ceci 1 l’est pas discutable et j’ajouterai même que pour tout bon citoyen c’est là un article de foi. Le jury a en effet pro clamé cette vérité, et nous n’avons, nous, qu’à nous incliner devant l’autorité de la chose jugée. Le sénateur Fabre a été proclamé pochard, et si les historiens de 'avenir parlent de ce membre de la Haute Cour, ils diront qu’il avait auprès des jurés ses contemporains la réputation de mal parler mais de bien boire. J’ai dit encore que Joseph Fabre avait tadis touché des fonds secrets de Garn ie tta pour payer son élection. Ce n’est point un fait nouveau que j’ai avancé là. Andrieux l’a raconté tout au long dans le journal la Ligucy et il a réuni ensuite scs articles en volume, et Ton peut trou ver cette histoire, déshonorante pour M. Joseph Fabre, dans les Souvenirs d'un Préfet de police. J’ai apporté le volume à la cour d’assises, j’en ai lu les principaux hissages, et Joseph Fabre n'a pu que lalbutier de vagues excuses. J’ai dit aussi qu’il y avait dans la vie du sénateur Joseph Fabre une histoire intéressant la société « VArmement ». Je...