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La Libre Parole, 31 décembre 1906

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La Libre Parole
31 décembre 1906


Extrait du journal

Si les personnes qui, généreusement, ont bien voulu nous aider & organiser l’Arbre de Noël de Maman Jeanne d’Arc, s’étalent trouvées, hier, sur le coup de trois heures, u l'Orphelinat de la rue de la Santé, elles auraient pu goûter tout le prix do leur bonne action. Jamais pareille joie ne s’était épanouie sur des visages d’enfants. Les fillettes de Maman Jeanne d’Aro ont vécu vraiment, pendant quelques instants, dans un rêve. C’était au fond bien peu de chose pourtant que nous leur donnions I Mais l'œuvre est si pauvre que le plus petit plaisir leur fait l’effet d’un grand bonheur. De tous les asiles d’enfants, l’asile Jeanne d’Arc était peut-être, l’an dernier encore, le seul de tout Paris qui n’eût jamais eu d’arbre de Noël. Notre ami Gaston Mery a trouvé que ce n’était pas juste, et, l’an dernier, il en a planté un. Il était très modeste. On s’était contenté de réunir les enfants et de leur distribuer des jou joux et des vêtements. Cette année, l’arbre a grandi. D’abord, il y avait un arbre, un véritable arbre de Noël, cou vert d’une multitude de jolies choses fragiles, que M. Luck avait offertes. Ensuite, on avait orga nisé une manière de représentation. Dans le réfectoire, on avait installé une es trade, toute décorée de trophées, et on y avait placé un piano qui disparaissait derrière un amoncellement de boîtes et de paquets. Mais n’anticipons pas. Quand Gaston Mery est arrivé, un seul cri est sorti de toutes les poitrines : Vive papa Jeanne d’Arc l Déjà étaient présentes toutes les dames patronnesses et leur présidente, Mme Grébauval, ainsi que diverses autres personnalités, parmi lesquelles M. Moreau, conseiller municipal, et M. le docteur de Dual de Salyerne. Le docteur Paulin-Méry, trésorier de l'œuvre, était, bien entendu, là lui aussi... Tout de suite, Ta séance est ouverte. Une des grandes a dit un compliment en vers, très genti ment tourné, à M.Gaston Méry.Celui-ci,en une al locution charmante, a répondu. Il a, comme on pense, fait l’éloge de Maman Jeanne d’Arc, qui n’est pas une directrice, mais une véritable mère pour ses pupilles. Il a dit les prodiges de charité qu’elle a accomplis avec des ressources infimes, grâce à son dévouement inlassable et à son cœur inépuisable... Comme des yeux se mouillaient de larmes, Gas ton Mery a tourné court. Il a, sous forme de conseils, exprimé ses vœux aux enfants, non sans avoir en passant remercié les dames pa tronnesses qui, sans bruit, avaient, de leur côté, rassemblé une somme de mille francs qui a pu suffire à vêtir tout l'orphelinat. Après cette petite allocution, on a distribué les vêtements et les jouets, offerts par les lecteurs de La libre Parole. La distribution a été faite pac fle gracieuses...

À propos

Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ».

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