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La Petite Gironde, 7 octobre 1882

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La Petite Gironde
7 octobre 1882


Extrait du journal

Nous avons dit bien souvent que l’affectation et la violence avec lesquelles les royalistes protestent contre la politique républicaine en matière reli gieuse ne viennent pas de convictions froissées ni de consciences justement révoltées. Nous ne nous som mes pas lassés de répéter que si la République fait la guerre aux prétentions ultramontaines, si elle ra mène au droit commun des congrégations gorgées de privilèges, si elle veut renfermer le clergé français dans l’exercice de ses attributions spirituelles, si elle bannit des écoles toute propagande confessionnelle, elle entend garantir scrupuleusement la liberté des cultes et notamment respecter les croyances des catho liques. Si les royalistes se font avec fracas les défen seurs de l'Eglise que personne ne persécute, s’ils dénaturent l’esprit et le texte des lois votées par les Chambres, c’est dans un intérêt exclusivement poli tique. En essayant de persuader les catholiques qu’on les accable de vexations et de passe-droits, on pense les enrôler dans le camp légitimiste et en faire autant de recrues dévouées au prétendant de Frohsdorf, au tant d'ennemis mortels de la République. La religion, pour les meneurs, n'est qu’un instrument de combat dont ils se servent généralement avec la plus insigne mauvaise foi. Ils ne se gênent pas pour se révolter contre le pape, contre le nonce, contre les évêques, et pour les attaquer avec véhémence toutes les fois que les autorités ecclésiastiques témoignent à la Ré publique la déférence qu’elles lui doivent et qu’elles refusent de sacrifier les véritables intérêts religieux aux passions de la réaction royaliste. Nous en avons actuellement deux exemples frappants. On se souvient que M. Chcsnelong lui-même a eu aguère maille à partir avec les ultramontains intransigents de l’Univers. M. Chesnelong. parait-il, a trop oublié qu’il avait eu l’honneur, en 1873, d’aller offrir la couronne de France à Henri V, et, jugeant...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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